Lors des deux précédents événements majeurs, les vainqueurs de la poule A ont toujours remporté l'événement tandis que les vainqueurs de la poule B se sont contentés de la seconde place. C'est pour dire l'importance de ces deux groupes et vous savez quoi ? La prophétie pourrait bien continuer. Tour d'horizon des huit équipes qui ouvriront le bal ce jeudi matin. 

Poule A :

 Ninjas in Pyjamas : GeT_RiGhT, f0rest, Xizt, Fifflaren, Friberg
 Wolf : astaRRR, RiTz, Ace, sMx, RiX
 HellRaisers : kucheR, markeloff, Dosia, ANGE1, AdreN
 Epsilon : shox, GMX, Kioshima, Sf, fxy0

 Ninjas in Pyjamas - C'est un fait, la meilleure équipe de l'histoire de CS:GO traverse une période très difficile pour ne pas dire la pire. Autre fois formation très régulière en terme de résultats, Ninjas in Pyjamas a réalisé ses deux plus mauvais résultats en l'espace d'un mois et à quelques semaines de l'ESL One Cologne. Un top 5/6 aux finales ESEA XVI Invite suivi d'un top 5/8 à la Gfinity, les hommes de Xizt sont loin d'avoir une dynamique positive et semblent beaucoup plus sur une pente descendante qu'autre chose. 

A Londres, ils sont même passés à deux doigts de l'élimination dès la phase de groupes avec une défaite notable contre Epsilon, une équipe qu'ils pourraient retrouver dans cette poule A de l'ESL One. En quarts de finale, ils ont montré un écart de niveau assez inquiétant avec leurs adversaires danois de chez Dignitas s'inclinant lourdement contre cette équipe pour la première fois en lan. 

Une chose est sûre, l'époque où seul un GeT_RiGhT très performant suffisait à son équipe pour l'emporter, est terminée. Si f0rest est peut-être l'élément le plus régulier chez NiP, Xizt et Friberg se doivent de trouver plus de stabilité bien que leur rôle dans le jeu soient très difficiles pour cela. 

Leur premier tour face aux Indiens de Wolf qu'ils devraient écarter sans souci est une rencontre que l'on peut qualifier à double-tranchant : Un match trop facile peut être dangereux pour débuter une compétition puisque leur second match sera contre une équipe ayant forcément réalisé un beau résultat (Epsilon ou HellRaisers). Ou au contraire, un match facilement remporté peut permettre de faire le plein de confiance. Mais dans le contexte actuel, la balance semble pencher vers la première option...

Pour finir sur une touche plus optimiste. Souvenez-vous il y a quasiment un an, à la veille de la DreamHack Winter 2013, les NiP avaient perdu leur statut de numéro un mondiaux au profit de leurs rivaux de chez VeryGames. La suite, on la connait avec une équipe suédoise retrouvée au meilleur moment qui domine le tournoi jusqu'en grande finale. Alors oui, nous n'avons plus vu les grands Ninjas in Pyjamas depuis leur victoire à la DreamHack Summer 2014 mais cette équipe sait plus que quiconque comment conclure un match tendu. Une force qui peut s'avérer décisive.  

 Epsilon - Ou shoxielon comme certains aiment surnommer cette équipe. S'il est clair que shox est le meilleur joueur de l'effectif et certainement toujours l'un des meilleurs de la planète, l'ajout de fxy0 a permis aux Français de pouvoir se reposer une deuxième énorme individualité. Si la seconde place à la DH Valencia 2014 a été une bonne performance, Epsilon a déçu à la Gfinity 3 avec une élimination dès la première phase malgré une belle victoire d'ouverture sur Ninjas in Pyjamas. 

Il manque une certaine crédibilité ainsi qu'une continuité dans les résultats d'Epsilon pour que cette équipe prétende réellement au top mondial. Si l'on regarde uniquement les résultats des oppositions directes avec les équipes présentes dans leur poule à Cologne, Epsilon serait la grande favorite au highseed pour les quarts de finale. Et pourtant, non. Les victoires contre HellRaisers en demi-finale à Valence ainsi que la victoire sur NiP à Londres sont largement contrastées par les résultats autour. 

Battu par London Conspiracy, iBUYPOWER et Fnatic, Epsilon aura bien sûr tout de même sa carte à jouer dans sa poule. Le planning les désavantage néanmoins puisque Londres nous a prouvé que ces joueurs n'aimaient pas forcément attendre entre les rencontres. Toute "montée en puissance" ayant résultée d'un match tendu remporté sur le fil est donc à oublier et c'est bien cet aspect qui pourrait leur coûter la qualification. Un éventuel quart de finale serait dans tous les cas très difficile mais resterait une très bonne performance pour une équipe qui se cherche encore et dont la préparation pré-événement n'a sans doute pas été aussi optimale que ses futurs adversaires. 

 HellRaisers - Sans doute l'équipe qui se prend le moins la tête du globe. Un avantage dans certains cas, un énorme défaut dans d'autres (la plupart). Impressionnants à la DreamHack Summer 2014 avec un top 3/4 qui a bien failli se transformer en victoire surprise avec une demi-finale des plus accrochées face aux NiP, ces mêmes HellRaisers que l'on attendait donc logiquement en grands favoris à Valence et qui nous ont déçu. Ces deux événements nous montrent parfaitement le paradoxe HellRaisers. Stratosphériques un jour, capables de renverser la hiérarchie mondiale grâce à leur skill individuel hors du commun et dépassés, très faibles mentalement, un autre. 

Avec ce contexte, difficile d'analyser les chances de HellRaisers dans ce tournoi. Quart de finalistes les deux dernières éditions, les hommes d'ANGE1 ont le potentiel pour sortir en tête facilement. D'autant plus que d'après de nombreuses équipes, HellRaisers pourrait être le grand épouvantail de la compétition avec très peu d'apparitions officielles depuis la DH Valencia. Une préparation en sous-marin qui pourrait faire d'énormes dégâts à condition, évidemment, que les piliers de l'équipe dont notamment Dosia répondent présents. 

En effet, cette formation marche à la confiance. Il suffit d'un joueur très très chaud pour qu'il tire tous ses coéquipiers vers le haut et écrase l'écurie rivale. Au contraire, ils peuvent rapidement se retrouver au fond du gouffre en témoigne le violent 0-16 encaissé contre Epsilon lors de la troisième carte d'un BO3 en demi-finale de la DH Valencia !  Rien que ça ! 

Tout ou rien. Si HellRaisers bat Epsilon au premier tour, il ne serait pas surprenant de les voir battre NiP le lendemain. Si au contraire, HellRaisers perd face aux Français, les voir se faire éliminer dans le deuxième match décisif ne choquerait personne. 

 Wolf - A jamais dans l'histoire de CS:GO comme la première équipe asiatique à s'être qualifiée pour un tournoi majeur, Wolf a été gâté par ESL avec un séjour tous frais payés avec en prime un bootcamp et un coach en la personne de Kassad, ancien Refuse. A moins qu'un jeune prodige inconnu du grand public révolutionne la manière de jouer à CS et fasse 50 frags par match, il y a environ 0.01% de chance que cette équipe batte ne serait-ce qu'une équipe dans ce tournoi. 

En espérant pour eux qu'ils aient compris que la compétition était bien sur Global Offensive et non pas sur CS:Online car ce n'est pas vraiment le même jeu. Il ne serait donc pas surprenant de les voir interpeller les admins pour savoir où binder une touche pour acheter le fameux lance-roquettes...

Poule B : 

 CPH Wolves : Nico, Pimp, KarrigaN, gla1ve, cajun
 Natus Vincere : GuardiaN, seized, Zeus, starix, Edward
 LDLC : apEX, Maniac, KQLY, Happy, Uzzziii
 London Conspiracy : skurk, Rubino, Polly, Rain, prb

 LDLC - Un temps considéré comme numéro un français devant Titan grâce à ses résultats dont notamment le top 3/4 à la Copenhagen Games, LDLC a réussi son retour sur la scène européenne après une pause et une victoire locale à la Lyon-eSport #7. Un retour réussi avec une très belle victoire à la DreamHack Valencia 2014 devant Epsilon, HellRaisers et K1ck. 

Si LDLC n'a pas réussi à se qualifier pour les finales de la dixième saison de la Starladder StarSeries et n'a pas souhaité participer à la Gfinity 3, l'équipe française sera une formation à suivre à Cologne. Tombés dans un groupe au niveau très relevé, LDLC aura fort à faire ne serait-ce que pour sortir des poules. Au quel cas, l'équipe sera véritablement lancée dans la compétition et pourrait prétendre au dernier carré voire plus. 

En attendant, il y aura un premier tour aux allures de piège face aux Norvégiens de London Conspiracy , une équipe jamais jouée en officiel par les Français. Sur le papier, LDLC est supérieur, plus solide et devrait logiquement l'emporter. Le jeu très carré mis en place depuis des mois par Happy laisse peu de place à la surprise pour les outsiders et cela devrait se remarquer à Cologne. Face aux CPH Wolves ou surtout aux Na`Vi, la donne pourrait s'avérer être différente et un peu plus difficile. LDLC reste en pôle position pour accrocher le highseed. 

 Natus Vincere - Leur surprenante victoire aux finales de la neuvième saison de la Starladder StarSeries a propulsé les Na`Vi dans le top du top européen. Ce magnifique résultat confirmé quelques semaines plus tard avec une deuxième place lors de la DreamHack Summer, un top 4 lors des finales ESEA XVI Invite et une nouvelle seconde place lors de l'IronGaming. 

Rois du Caseking of the hill durant trois semaines, les hommes de Zeus ont montré néanmoins des signes de faiblesse au moment de se qualifier pour cet événement. Battus par London Conspiracy, ils se sont fait une énorme frayeur face aux ESG dans le match décisif. Victorieux de justesse après un ultime overtime, les Na`Vi ont bien failli être les grands absents de l'ESL One. 

Historiquement, les tournois majeurs sur CS:GO ne réussissent pas du tout aux Ukrainiens. DreamHack Winter et EMS One Katowice ont été deux énormes déceptions pour l'écurie qui a depuis changé de statut. Désormais favorite, cette dernière a la pression du résultat et se doit de casser la mauvaise série d'élimination prématurée en phase de poules dès demain. Le minimum syndical demandé est un quart de finale mais à la vue de la composition de ce groupe B, la mauvaise surprise n'est vraiment pas loin. D'autant plus avec un premier tour face à une redoutable équipe danoise de Copenhagen Wolves qui a le profil pour jouer les trouble-fêtes durant des matchs en BO1. 

 CPH Wolves - Si le Danemark est toujours à la recherche d'un premier titre majeur sur CS:GO, il est en course dans le titre de meilleure nation en phase de poules. Copenhagen Wolves pourra en être le parfait exemple. Jeune formation s'étant peu préparée et n'étant pas vraiment attendue dans cette compétition, elle n'a strictement rien à perdre à Cologne. 

Et quoi de mieux que du BO1 pour aller chercher la grande surprise ? Bien que les Loups de Copenhague n'aient pas vraiment impressionné lors de leurs quelques sorties officielles, ils ne seront pas à prendre à la légère sous peine de grande désillusion. A commencer par Natus Vincere, réputée comme une équipe diesel. 

Néanmoins la gloire de joueurs composant cette équipe semble derrière eux. Battus par Epsilon lors des qualifications à l'ESL One puis écartés par iBUYPOWER lors du Caseking of the hill, les Danois ont connu largement mieux. Autre problème de taille, leur meilleur joueur durant tous ces matchs a été smF qui n'est autre qu'une sorte de sixième joueur. 

Battre Na`Vi en ouverture, pourquoi pas. Confirmer ce résultat en sortant des poules, très difficile. 

 London Conspiracy - Si vous interrogez n'importe quelle équipe aujourd'hui en lui demandant quelle équipe l'a récemment impressionné, sa réponse sera certainement London Conspiracy. L'équipe norvégienne qui avait effectué un très bon début d'année 2014, est de retour dans le top européen grâce à une fin de mois de juillet et un début de mois d'août assez impressionnant. 

Solides au moment de se qualifier pour cet événement, les coéquipiers de Rubino se sont avérés être un cauchemar pour les Natus Vincere. Rebelotte à la Gfinity 3, événement pour lequel, les Norvégiens ont également dû se qualifier sur internet, avec une très belle performance. Avec des succès sur Epsilon, iBUYPOWER et Infused, les Norvégiens se sont offertun quart de finale contre Virtus.Pro. Face aux futurs vainqueurs et grâce à un Rain dont le talent a époustouflé la communauté, les London Conspiracy ont réussi un petit exploit en remportant une carte. 

Le récent changement et l'arrivée de la légende d'1.6, prb a apporté un nouveau souffle à cette formation qui s'inscrit dorénavant comme un incontournable de la scène européenne. Tombée dans une poule difficile, elle ne devrait logiquement pas passer le stade des groupes. Le problème pour ces joueurs réside dans le fait qu'ils vont affronter une équipe en forme du moment, LDLC. 

Une qualification en quart de finale serait un fantastique résultat qui viendrait courronner un été flamboyant mais semble hors de portée pour le moment.