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Ils ont déjà été au sommet

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Page 6: Ex6TenZ, Monsieur Counter-Strike

Kévin "Ex6TenZ" Droolans

Résumer la carrière d'Ex6TenZ en une page est peut-être encore plus compliqué que pour les cinq autres. Parce qu'il est l'un des leaders les plus emblématiques du jeu, l'un des joueurs qui aura le plus marqué l'histoire de CS, et l'un des piliers de notre scène de ces dix dernières années, lui qui aura vu passer dans ses équipes presque tous les joueurs francophones qui trustent le haut de l'affiche aujourd'hui.

D'abord passé par CS 1.5, c'est évidemment sur Source qu'Ex6TenZ va connaître ses plus belles heures de gloire. Ses débuts sur la scène internationale coïncident avec ceux d'une structure bien connue : Epsilon. Accompagné de celui qui sera, quelques années plus tard, son futur plus grand rival en terme de lead-in-game en France, Happy (alors connu sous le nom d'EMSTQD), ainsi que d'autres compagnons qui les rejoignent peu à peu tels que RpK, Shokkk, sans oublier NiaK, déjà manager à l'époque, la joyeuse bande va aller créer la surprise en gagnant the eXperience 2008, l'une des lans les plus importantes de l'époque. Et déjà, Ex6TenZ se distingue, lui qui est capable de manier aussi bien le rifle que le sniper avec ses flèches et son pavé numérique, manière atypique de jouer. Preuve en est de cet improbable double kill pris lors du dernier round de la prolongation de l'ultime carte de la grande finale. Une action totalement unique en son genre.

Ton action inoubliable ?

Même s’il n'y avait rien d’exceptionnel, la brochette middle sur dust2 contre Magnitude en finale de la TeX où ils m'attendaient à cinq. J'ai vraiment cru que j'allais avoir une crise cardiaque quand j'ai réalisé que ce ms allait nous permettre de gagner plus de 7 000 €…

Kevin "Ex6TenZ" Droolans, en 2010

 

 

 

 

 


Sa carrière est lancée, sa réputation ne tarde pas à suivre. Leader emblématique, tacticien de génie, dur de devoir choisir entre ses discours de motivation d'avant-match et ses stratégies toutes plus variées les unes que les autres et qui répondent aux doux noms de "gang-bang" ou de "débile". Après quelques pérégrinations diverses, c'est chez redLine que le Belge se retrouve, avec qui il remportera pour la seconde année de suite the eXperience. C'est aussi l'époque des duels avec krL et VeryGames, des confrontations rentrées dans l'histoire de la scène pour leur intense tension et la division qui régnait au sein de la communauté pour savoir qui supporter.

Et finalement, après plusieurs histoires qui verront krL et sa bande quitter VG, a lieu l'un des transferts les plus importants de l'histoire de CS:S : Ex6TenZ se retrouve chez VeryGames. Personne ne réalise vraiment ce que cela veut dire à ce moment-là, mais le meilleur leader de cet opus vient tout simplement de rentrer dans la structure qui marquera à jamais l'histoire de CS tant sa domination sera sans partage.

Ce seront près de quatre ans qu'Ex6TenZ passera sous les couleurs rouge et blanche. Sous son lead, nombre de joueurs vont exploser et se révéler au monde entier. Recruté en tant qu'espoirs, des NBK ou kennyS vont démontrer tout leur potentiel et venir s'incruster dans la hiérarchie mondiale très rapidement. Une pelletée de membres extrêmement talentueux de la scène vont passer chez VG sous la direction d'Ex6. On peut penser à RegnaM, Shokkk, Happy ou même victorztw pour les plus nostalgiques, avec qui le Belge ajoutera à son palmarès des tournois d'envergure comme la Lan79 2010 ou la CPH Games 2011.

Et si tout ça était déjà énorme, puisque VG dominait déjà copieusement ses rivaux, ce n'était rien en comparaison de ce qui allait arriver. Fin mai 2011, shox rejoint Ex6TenZ, NBK, RpK et SmithZz. Ces cinq-là vont former la line-up la plus dominante de l'histoire du jeu, toutes versions confondues. C'est bien simple : ensemble, ils ne vont perdre aucun match officiel. Aucun. Ce n'est plus une domination, c'est un véritable monopole que l'équipe d'Ex6TenZ va mettre en place sur les victoires.

Après avoir écarté la concurrence en France et en Europe, c'est au monde qu'ils vont s'attaquer. ESWC 2011, seule édition jamais organisée sur CS:S. Ne pas s'imposer serait le plus grand des regrets pour Ex6TenZ, lui qui a fait du jeu sa seconde maison. Perdre serait un échec phénoménal.

Et… Il n'en sera rien. Absolument rien. Comme au cours des derniers mois, VeryGames va écraser la concurrence. La disloquer. Aucune carte perdue, 13 rounds laissés en demi-finale face aux Dynamic d'adreN et AZK, 14 en finale contre les CKRAS de FeTiSh, cajunb et autre wantz. Apothéose plus que méritée. Source n'aura qu'une seule équipe championne du monde dans toute son histoire, et le nom du leader belge y sera à jamais accolé. Il n'y aura pas grand-chose d'autre à retenir de la fin de CS:S. Toutes les têtes se tournent vers CS:GO, et celle d'Ex6TenZ ne fait pas exception.

La victoire tant méritée de la meilleure line-up qu'ait jamais connu CS:S

Après avoir dominé pendant toutes ces années, tout gagné, tout gravi, tout conquis, la lassitude aurait pu gagner la tête du leader. Il n'en est rien. D'abord parce que qui dit nouveau jeu dit nouvelles stratégies et nouvelles tactiques à élaborer. Et ensuite parce que pour la première fois depuis longtemps, un rival, un vrai, un plus que coriace, va venir barrer la route de VeryGames : Ninjas in Pyjamas.

C'est bien simple : les premiers mois de vie de ce nouvel opus se résumeront à un duel entre Francophones et Suédois. Mais cette fois-ci, celui avec la coupe de cheveux la plus piquante de la scène aura beau remuer ses méninges, sortir ses plus belles inspirations, côtoyer la crème de la crème des joueurs, il ne gagnera pas. Une longue série de défaites en finale et de podiums attend le leader du plat pays. Quand NiP est dans les parages, VG ne gagne pas.

Cette maxime s'appliquera pendant près d'un an. Un an au bout duquel finalement, après tant d'heures à étudier le jeu suédois, l'équipe française trouvera la faille. Bien aidée par le retour de shox dans l'équipe, elle va enfin prendre le dessus sur son grand rival, ce qui lui permettra de glaner plusieurs titres tels que les finales SLTV VIII ou encore les EMS One Fall. Évidemment, tout ne sera pas parfait : les défaites face à Clan-Mystik en finale de l'ESWC 2013 (après avoir pourtant battu NiP en demi) et contre ces mêmes ninjas en demi-finale de la DH Winter 2013 seront là pour le rappeler. Mais quand même, VG est bien dans le top mondial, et Ex6TenZ plus que jamais l'un des meilleurs leaders de la scène, capable de lire le jeu de n'importe quelle formation.

Jusqu'à ce que VeryGames ferme ses portes. Et que l'équipe doive se trouver une nouvelle maison. Elle jettera son dévolu sur une drôle de structure, d'origine singapourienne, et encore inconnue internationalement. Titan.

La suite, on la connaît. Malheureusement trop bien.

Après deux ans de galères et malgré un espoir de nouveau départ avec le transfert chez G2 Esports, les dés ont été tirés. Et ils ont mis Ex6TenZ de côté. Ce n'est pas un hasard si, sur la news d'annonce de la mise en retrait d'Ex6, il y a autant d'incompréhension, de haine et de tristesse. Parce qu'on ne touche pas à Ex6TenZ. Pour beaucoup, il est LE joueur du CS francophone. Présent depuis le début, au cœur de toutes les rivalités, nationales comme internationales. L'exemple parfait du joueur qui sera là quoiqu'il arrive. Même si un jour le monde s'écroule, on retrouvera sûrement Ex6TenZ devant CS, à décortiquer ses démos, à analyser le jeu adverse, à s'entraîner en DM. À travers ses frags, ses discours, son histoire, il est devenu, pour beaucoup, l'incarnation même de Counter-Strike.

D'accord, il n'est plus dans le top français aujourd'hui. Mais il n'y a qu'à voir l'effet qu'a eu l'annonce de son départ sur les mouvements du subtop français pour voir quelle énorme influence il a encore aujourd'hui sur la scène. Bon, on vous l'accorde, le subtop n'a pas besoin de ça pour bouger. Mais quand même. Ex6 est redescendu bien bas aujourd'hui avec son arrivée chez LDLC, peut-être plus bas qu'il ne l'a jamais été ces huit dernières années. Mais il a déjà fait éclore tellement de talents, a déjà accompli tellement de choses incroyables, qu'il faut y croire. Qu'on veut y croire. Même si c'est un peu irrationnel. Et faire confiance à l'un des meilleurs leaders à avoir jamais touché un Counter-Strike.

"Le succès, ce n'est pas juste arriver tout en haut. Pour moi, le succès, c'est toucher le fond et être capable de rebondir."

Pour en savoir plus :

 

Counter-Strike est un jeu qui a vu la naissance et l'apogée de nombreux joueurs légendaires. Certains continuent d'ajouter des lignes à leur palmarès, comme Neo ou f0rest, d'autres sont partis vers de nouveaux horizons. Et puis il y a ceux évoqués plus haut, auxquels pourraient s'ajouter des noms comme Delpan ou wantz. Qui ne sont plus au centre de l'action, mais qui continuent d'être là. Alors même si aujourd'hui ils ne font plus forcément rêver, n'oublions pas que par le passé, ils ont largement apporté leur pierre à construire l'édifice qu'est Counter-Strike aujourd'hui.

Merci à Dorian et L4p, et à swagcameleon pour la bannière

Et merci SekYo, pour tout

Crédits photos : HLTV, ESPN

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