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Finales ESL PL S7 : Pourquoi faut-il regarder ?
La septième saison de l’ESL Pro League touche à sa fin : lors de la phase finale du 15 au 20 mai, 16 équipes se battront à Dallas, au Texas, pour s’accaparer le titre de meilleure équipe du monde et tenter de rafler une partie des 750 000 $ mis en jeu.
Pour la première fois depuis la création de la plus célèbre ligue du jeu, dans le cadre de la stratégie d’internationalisation de CS:GO d'ESL, des équipes issues de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique du Sud seront de la partie. De plus, l’évènement va certainement jouer un rôle déterminant pour les formations encore en lice dans la conquête de l’Intel Grand Slam.
Venues d’horizons différents pour s’affronter alors que la hiérarchie de la scène compétitive est au plus floue, il est difficile de dire à quoi s’attendre lors de cette compétition. Sans plus tarder, voici pourquoi regarder la phase finale de la septième saison de l’ESL Pro League.
Parce que même les meilleures équipes ne peuvent pas complètement se considérer favorites
Le gratin de la scène compétitive est actuellement constitué de quatre équipes, qui sont assez clairement au-dessus des autres au vu de leurs récents résultats, mais qui ne sont pas intouchables pour autant. Celles-ci sont Astralis, FaZe Clan, mousesports et Natus Vincere, qui occupent d'ailleurs les quatre premières places du classement mondial d'HLTV.
Après plus d'un an de difficultés, Astralis a récemment fait un retour triomphal lors de la DreamHack Masters Marseille en écrasant la compétition du début à la fin, et semblait bien partie pour entamer une période de domination. De ce fait, bien malin celui qui aurait pu prédire que l'équipe s'inclinerait 0-3 en finale des IEM Sydney face à FaZe Clan deux semaines plus tard. Ce score sec ne reflète toutefois pas la réalité des trois cartes jouées, qui sont allées en overtime à deux reprises, et se sont toutes finies sur deux rounds d'écart. Malgré tout, s'il y a bien une équipe qui semble en forme en ce moment, c'est Astralis, qui n'a d'ailleurs perdu qu'une carte en ECS cette saison. En passant une poule potentiellement traître, les Danois pourraient filer vers un deuxième titre en 2018. S'ils assument leur statut de meilleure équipe du monde.
To The Stars v2 ? (crédit : DreamHack)
On ne l'y attendait pas, et pourtant, elle a rappelé qu'elle était là : en remportant les IEM Sydney, FaZe a mis fin à cinq mois de sécheresse qui en ont fait douter plus d'un. Le tableau à Sydney n'était toutefois pas des plus roses : une défaite contre Renegades et des frayeurs contre Grayhound et TyLoo ne sont pas des bons présages, surtout dans un tournoi qui utilisera le même format et dans lequel on retrouve également des équipes dont on ne sait pas grand chose. Malgré cela, l'ajout de Xizt il y a un mois, d'abord discutable, est peut-être, sur le long terme, ce qu'il faut à l'équipe de superstars. Même en cas de défaite en poules, le cinq international a récemment prouvé qu'il pouvait revenir de loin.
mousesports avait très bien commencé l'année en remportant la SL i-League S4 et le V4 Future Sports Festival. La deuxième équipe internationale du monde a fait moins bien à Marseille (top 5-8) et à Sydney (top 3-4), résultats qui indiqueraient peut-être la fin de la lune de miel qu'a précédemment connue l'équipe, ou peut-être le fait qu'elle est prise très au sérieux par la concurrence. Choses qui ne l'ont pas empêché de finir première de la division européenne de l'ESL Pro League. mouz débutera par un match très abordable face aux Brésiliens de chez Sharks, mais se retrouvera très rapidement testée face au vainqueur (ou au perdant) de Cloud9 / FaZe. Nous verrons donc très rapidement dans la compétition si mousesports veut continuer à faire partie de l'élite.
La dernière des favorites est Natus Vincere, qui rate un tournoi sur deux par absence de qualifications ou de visas, et qui termine par un podium à l'autre tournoi auquel elle assiste. Le succès de cette équipe, pour ne pas changer, se résume encore et toujours en six lettres : s1mple. L'Ukrainien, depuis le Major, toutes compétitions confondues, a un rating de... 1,40. Même coldzera, meilleur joueur du monde de 2016 et 2017, n'a jamais atteint ce chiffre. Mais les plus belles stats du monde ne font pas tout, et une équipe qui ne se repose que sur un seul individu peut manquer d'atouts pour décrocher l'or. À Marseille, la line-up, qui a terminé deuxième, a montré qu'elle mettait également electronic en valeur, mais cela ne semble pas encore être assez pour franchir la ligne d'arrivée en première. Nous ne demandons qu'une chose à Na'Vi : ne pas revoir ça.
Même fébriles, même en connaissant des difficultés qui ne font pas d'elles les ultimes favorites, les actuelles quatre meilleures formations du monde pourraient décrocher leur premier titre de vainqueur de l'ESL Pro League ce 20 mai.
Parce que nous saurons si les autres grosses formations ont pu se reconstruire
Trois formations issues du Nouveau Monde ont récemment traversé des périodes d'instabilité auxquelles elles ont apporté des solutions difficilement compréhensibles à court terme : Team Liquid, Cloud9 et SK Gaming.
La première écurie, Liquid, enchaînait les bonnes (voire très bonnes) performances depuis le Major mais, après deux ratages en ligne, elle a décidé de montrer la sortie à Steel et de recruter TACO, qui s'était retrouvé écarté par SK Gaming au bon moment. La suite ? Un top 9-12 à la DreamHack Marseille. Difficile de croire que ce changement fut le bon, surtout quand l'équipe qui l'a éliminée était Gambit, en difficulté chronique depuis l'été. Avec Liquid, c'est toujours la même histoire : peu importe le cinquième joueur qu'on recrute, cela ne semble pas suffire à faire la différence. L'expérience de TACO sera-t-elle suffisante pour briser cette sorte de malédiction ?
Tout l'inverse de Liquid, Cloud9 s'est écroulée après le Major, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Par la suite, l'ajout de FNS, qui n'avait jamais réussi à faire quoi que ce soit avec CLG, avait fait croire au poisson d'avril. La joie d'un top 5-8 pour la première sortie du leader sous le maillot bleu et blanc à la DreamHack Marseille, acquis en sortant première d'un groupe relevé (FaZe, G2, EnVyUs), a été de courte durée : deux semaines après, un sec top 7-8 australien, où C9 n'a battu que Grayhound et ORDER, a remis des pieds sur terre. Qu'importe, les résultats en ligne sont très bons en Amérique du Nord, et cette line-up devrait avoir retrouvé la stabilité qui, à l'époque de Stewie2k, avait fait son succès. Le match d'ouverture des Américains contre FaZe sera le sixième volet d'une rivalité qui oppose les deux formations depuis le début de l'année.
Un homme pour tout changer
En parlant de Stewie2k, évoquons le cas d'une équipe qui n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était auparavant : SK Gaming échoue en poules à Marseille en se faisant corriger par mousesports, puis s'humilie à Sydney en perdant contre TyLoo et Grayhound, la deuxième étant presque inconnue avant cet exploit. Chez SK, on connait la musique, à force : à des périodes de difficultés s'ensuivent des mois de domination inégalés, d'abord avec fnx, puis felps, puis boltz, jusqu'à ce que la nouvelle chute ne pointe le bout de son nez. L'ajout de "Young Stew" pour remédier à l'échec d'après-Major a été assez choquant et, jusqu'ici, ne semble pas porter ces fruits. Si SK veut se relancer avant la série de tournois de l'été, qu'elle a conquise en 2016 et 2017, elle doit se réveiller, et vite.
Parce que la scène Asie-Pacifique cherche à passer à la vitesse supérieure
À Sydney, nous avons vu que les équipes issues de l'Asie-Pacifique (APAC) pouvaient surprendre, voire faire mal. Cette région du monde sera représentée par MVP PK (qualifiée depuis la Chine puis la qualification APAC) et par Grayhound (qualifiée depuis l'Océanie puis la qualification APAC). Les Coréens de MVP montent dans les classements depuis l'été 2017 et se sont petit à petit imposés comme la deuxième meilleure équipe asiatique après TyLoo. Cette dernière est d'ailleurs absente car, plutôt que de participer à la qualification chinoise de ce tournoi-ci, elle a préféré aller à la DreamHack Marseille. Quant à Grayhound, on se rappelle qu'elle a éliminé SK Gaming et a accroché FaZe 1-2 à Sydney. Peut-être réussira-t-elle un exploit similaire à l'autre bout du monde.
Il faudra une performance d'équipe à Dallas (crédit : DreamHack)
Mais c'est surtout Renegades qui a surpris ledit monde en Australie, et notamment un joueur, à savoir Nifty. Face à mousesports, sur la deuxième carte du quart de finale, atteint en ayant, accessoirement, battu FaZe, l'Américain a sorti la performance d'une vie, tuant ses adversaires 51 fois en 48 rounds. Cela n'a pas été suffisant pour battre mousesports, qui a remporté la troisième carte 15-19 (alors que Renegades menait 15-14 et que jkaem était en haut de l'échelle en 1v1 avec la bombe plantée en B sur Train), mais qu'à cela ne tienne. En Australie, nous avons sans conteste vu la meilleure performance que la scène APAC ait jamais faite ; ces phases finales nous montreront si elle peut passer à la vitesse supérieure.
Parce que certaines équipes veulent montrer qu'elles savent gagner en LAN
Trois équipes grimpent lentement mais sûrement dans les classements depuis un certain temps : Ninjas in Pyjamas, Space Soldiers et NRG.
Les Ninjas font généralement le travail depuis l'ajout de dennis, mais ne semblent pas encore avoir les clés pour titiller les meilleurs en LAN. Deuxième de la saison en Europe, l'équipe suédoise a sans doute le côté de l'arbre le plus compliqué du tournoi, mais pourrait surprendre.
Space Soldiers, qualifiée en première pour les phases finales, s'est écroulée à Marseille dernièrement, mais a très rapidement décidé de rebondir. Pour les Turcs, qui font rêver depuis plusieurs mois et qui ont confirmé sur Internet face au gratin européen, c'est le moment de montrer que Marseille n'était qu'un faux pas et qu'ils peuvent s'imposer en LAN. Il s'agit ici de débuter, espérons-le, une série de bonnes performances dans le premier gros test de cette formation que sera l'enchainement des tournois estivaux. Point noir pour cette lan, Calyx ne pourra pas se rendre à Dallas en raison de problèmes de visa. Space Soldiers jouera donc avec DESPE, son sixième homme.
Le travail portera-t-il ses fruits ? (crédit : DreamHack)
Vient enfin NRG, qui déroule en ligne comme personnne depuis le Major, et qui a bien failli faire un exploit à deux reprises contre Astralis (17-19) et contre G2 (1-2, dont 13-16 sur la deuxième carte) à Sydney. Leur premier match contre Heroic devrait tourner à leur faveur, mais le niveau sera tout de suite plus relevé après. Il faudra donc montrer qu'on sait concrétiser, et ce malgré l'absence du coach britannique de l'équipe, lui aussi victime d'un problème de visa.
Les trois équipes débutent par des matchs qui sont abordables mais, pour prouver qu'elles sont à prendre en compte, il faudra être réactif dès le départ si elles veulent effectivement appliquer en LAN ce qu'elles font si bien en ligne.
Parce que nous y verrons de nouvelles line-up
La scène scandinave s'est récemment refait une beauté : OpTic a opté pour un cinq entièrement danois en faisant une sorte de mix entre les exclus de North et le meilleur d'Heroic, ce qui a entraîné le recrutement de friberg et le retour d'es3tag dans la line-up de cette dernière.
Si OpTic a globalement fait le travail sur Internet pour décrocher son billet à la LAN, c'est moins le cas de l'équipe au casque ailé vert, qui ne serait pas de la partie si woxic d'Hellraisers avait obtenu son visa pour les Etats-Unis. Heroic n'a jamais semblé capable de s'imposer sur la scène nordique, et donc internationale. Le fait que RUBINO soit absent et remplacé par cromen ne devrait pas arranger les choses. À l'inverse, le Green Wall devrait maintenant avoir toutes les cartes en main pour aller loin : un leader in-game, un sniper connu pour être explosif, un joueur qui pourrait être la prochaine star danoise, ainsi qu'un vétéran et une jeune pousse. Difficile de faire un plus beau mix.
Enfin, Sharks, l'équipe issue du continent sud-américain après une ligue et un arbre réunissant les principales formations brésiliennes (à part NTC), complète ce tableau d'équipes de tous les horizons. Les Brésiliens font vraiment figure de petit poucet comparés aux autres participants, mais les deux dernières années nous auront montré que s'il y a bien une nation à ne pas sous-estimer, c'est celle qui a produit SK Gaming et Immortals.
Parce que ce tournoi risque de marquer un tournant dans la course à l'Intel Grand Slam
Quatre équipes sont encore en lice dans la course à l'Intel Grand Slam et son chèque à un million de dollars, en la qualité d'Astralis, FaZe, SK Gaming et Ninjas in Pyjamas. Astralis dispose d'une marge de manoeuvre confortable, puisqu'elle doit gagner trois tournois sur les sept à venir pour décrocher le gros chèque, mais c'est moins le cas des trois autres : FaZe doit gagner deux tournois sur quatre rapidement, Ninjas in Pyjamas doit en gagner trois sur quatre et SK ne peut tout simplement pas perdre ces phases finales si elle veut encore être en course.
On notera d'ailleurs que G2 ne peut plus décrocher le million de dollars après avoir perdu la DreamHack Marseille et les IEM Sydney et en loupant sa qualification à Dallas. La sixième équipe pouvant y prétendre est fnatic, autre grande absente de ce tournoi-ci, qui devra remporter trois compétitions sur cinq à partir de Cologne.
Entres les équipes favorites potentiellement frileuses, celles qui veulent revenir de loin, celles qui veulent confirmer en LAN, celles qui ont surpris à Sydney et celles qui veulent bien débuter leurs nouvelles aventures, la finale de cette septième saison de l'ESL Pro League nous promet de beaux matchs dans des poules très relevées. Les équipes qui tireront leur épingle du jeu partiront le vent en poupe pour le marathon estival.
Début de la compétition mardi 15 mai, 17h – Les poules