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mixwell : "Mon rêve est de former une équipe espagnole"
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OpTic Gaming, c'est l'équipe qui monte outre-Atlantique. Un beau top 6 aux finales de l'ESL Pro League et une victoire à la Northern Arena face à G2 lui a permis de se faire un nom sur la scène internationale. Alors que la formation s'apprête à vivre ses deux semaines les plus importantes avec les finales de l'ELeague, de l'ECS et la qualification pour le Major, nous sommes allés à la rencontre de son joueur phare, Oscar "mixwell" Cañellas.
Salut mixwell. Cela fait maintenant plus de sept mois que tu as fais le grand saut en traversant l'Atlantique pour rejoindre OpTic Gaming. Tu étais peu connu du grand public avant, peux-tu revenir sur ton parcours pré-OpTic ?
Avant Optic Gaming j’ai joué pour plusieurs équipes et organisations espagnoles, mais gBots et Epsilon sont celles qui ont vraiment compté. J’avais des problèmes financiers à l’époque et c’était parfois difficile de jouer. Le propriétaire de gBots m’a alors aidé et j’ai vécu pendant une année dans une maison de l’organisation près de Barcelone. Grâce à ça, j’ai eu la possibilité de jouer de manière plus constante et de mieux me concentrer sur le jeu. J’ai remporté la LVP (Ligue de jeux vidéo professionnelle) trois fois d’affilée et plusieurs autres tournois nationaux mais je n’ai jamais eu de succès avec une équipe espagnole à l’étranger… Même si je pense que l’équipe gBots de l’ESL Expo Barcelona était vraiment forte, nous n’avons pas eu le temps de prouver ce que nous valions vraiment puisque après la lan, loWel est parti rejoindre PENTA, qui lui offrait un meilleur salaire et l’occasion de jouer dans de plus grosses compétitions, ce que je ne peux pas lui reprocher. Après ça, j’ai eu plusieurs offres, j’ai décidé de partir et traverser l’Atlantique. Mon temps en Espagne a été difficile en tant que joueur parce que notre scène est vraiment peu développée, et cela sous plusieurs aspects. On joue essentiellement pour l’amour du jeu sans vraiment recevoir une réelle récompense autre que le plaisir de jouer. Heureusement, j’ai eu la chance de prouver ce que je valais. Comment le contact s'est-il fait avec l'organisation américaine ?
daps m’a découvert après que nous ayons joué contre fnatic, dignitas et EnVyUs à l’ESL Expo Barcelona. Il a regardé mes démos et m’a contacté sur Twitter / Steam. Il m’a demandé si j’étais tenté de déménager en Amérique du Nord pour jouer avec eux et m’a donné quelques informations contractuelles. J’ai eu besoin de temps pour y réfléchir. Je les ai regardés jouer parce que je les connaissais peu, et j’ai été impressionné par leur potentiel. À l’époque je n’avais pas de salaire, donc obtenir une telle proposition était incroyable, d’autant plus que mes soucis financiers n’étaient pas réglés… J’ai fini par accepter l’offre et j’ai déménagé chez daps pendant quelques mois avant d’aller habiter dans la maison de l’équipe à Chicago.
As-tu hésité avant de partir (en raison de la langue, de l'éloignement...), ou t'es-tu dit que tu tenais là une chance unique ?
J’ai hésité un peu plus parce que j’ai vécu avec mes équipiers de l’époque pendant longtemps, on a travaillé dur et je savais que si je partais, l’équipe, l’organisation et Adria (le fondateur de gBots) en prendraient un coup. Je leur ai moi-même annoncé la nouvelle lors d’une lan au Portugal. Cela a été extrêmement difficile mais tout le monde m’a supporté et encouragé, ils étaient heureux pour moi, et je leur en serai toujours reconnaissant. A part ça, je n’avais aucune crainte spéciale.
Comment la vie se déroule aux États-Unis ? On sait que s1mple n'était pas totalement à son aise là-bas, as-tu été confronté à certains problèmes depuis que tu as rejoint l'Amérique ? Ça aide de vivre dans une gaming house pareille ?
Quand ils m’ont contacté, ils m’ont dit que tout le monde allait s’installer dans la gaming house avec moi, mais ça n’a pas été le cas. Parfois, je me sens un peu seul et je ressens le mal du pays, particulièrement quand les choses ne vont pas bien dans l’équipe. Heureusement RUSH est venu vivre avec moi et je l’en remercie. Hector (propriétaire de la structure) nous traite vraiment bien également et je suis content de travailler avec lui.
Quelles sont les principales différences entre OpTic et les équipes que tu as pu faire avant ? Est-tu plus entouré, l'organisation est-elle meilleure, plus pro ?
La différence, c’est qu’OpTic a une énorme base de supporters avec des sponsors solides et le pouvoir de faire ce qu’ils veulent. Ils y parviennent grâce à leur travail acharné et ils se soucient vraiment de leurs fans.
A peine arrivé chez OpTic, tu réalises de bonnes performances en ligne. Comment l'intégration dans l'équipe s'est-elle passée ? T'attendais-tu à performer aussi bien aussi vite ?
Mon intégration s’est faite facilement parce qu’ils connaissaient la manière dont je jouais. Ils m’ont aidé en mettant en place un système où j’ai beaucoup de liberté. Et forcément, il est facile de faire de bonnes performances lorsqu’on joue bien.
Comment s'est passée la transition du statut de joueur espagnol peu connu à celui de joueur en plein boom, qui explose à la vue de tous dans une grosse structure américaine ?
C’est gratifiant d’être reconnu pour son travail, et j’aime beaucoup les fans d’OpTic, ils sont géniaux. Et comment je gère la transition de petit à gros joueur, euh… je n’y pense même pas pour être honnête.
En jouant l'ESL One Cologne, tu es devenu le premier Espagnol à disputer un tournoi de cette envergure. Quel souvenir en gardes-tu ? La fierté d'avoir représenter ton pays, des regrets d'être sorti dès les poules ?
C’est super d’être le premier à représenter son pays. Tous les acteurs de l’eSport espagnol étaient derrière moi pour me supporter, ça fait vraiment plaisir et je suis sur que le prochain sera loWel.
Le major était une expérience enrichissante, nous n’avons pas joué comme nous le souhaitions mais nous savions que ce ne serait pas une tâche facile.
mixwell lors de l'ESL One Cologne 2016
Toujours présents dans le haut de la hiérarchie américaine, vous rencontrez assez souvent les meilleures équipes du monde. Durant les premiers mois, vous avez réussi à sortir de gros matchs face à des équipes de ce standing mais avec très peu de régularité. Est-ce que c'est un problème que vous avez essayé de corriger au fil du temps ? Est-ce que Devilwalk vous a aidé à ce niveau durant sa courte période en tant que coach ?
Quand nous étions avec daps, le système de jeu gravitait plus autour de moi et je devais prendre l’AWP quasiment tout le temps. Je pense que nous manquions de puissance de feu et d’expérience. Maintenant, avec l’arrivée de tarik et stanislaw, je suis plus un joueur support, je prend le rifle ou l’AWP en entry et nous jouons plus collectivement. Je pense que nous sommes meilleurs maintenant car notre lineup est plus forte et dorénavant nous comptons moins sur nos individualités. Devilwalk nous a un peu aidés durant le bootcamp pré-Cologne mais nous n’avons pas continué avec lui.
Depuis la reprise, les résultats semblent en hausse bien que toujours assez irréguliers. Est-ce que l'arrivée de tarik a joué un rôle dans la dynamique récente de l'équipe ?
Oui, comme je le disais, posséder une bonne line-up et jouer plus en équipe aide beaucoup. Grâce à ça, on ne perd plus contre des équipes moins bonnes, et on peut aller plus loin dans les tournois. tarik nous a beaucoup aidé à ce niveau-là.
En gagnant la Northern Arena Montréal, vous avez remporté votre premier trophée international (après le Minor US en mai). Quel sentiment as-tu eu après cette victoire ? Que tout cela en valait la peine, que ce n'était que le début d'une longue série de trophées ?
Je me suis senti beaucoup mieux par rapport à la façon dont nous avons joué plutôt que pour notre victoire. La communication était calme et organisée, nos réactions très rapides et notre jeu très bon. Je me suis amusé lors de cette finale. Je ne sais pas encore si c’est le début du succès pour nous, car nous avons beaucoup de choses sur lesquelles nous devons travailler.
Vous participerez à la qualification pour le Major d'Atlanta et on le sait, vu les surprises à Cologne, le niveau sera très relevé. Y allez vous avez des appréhensions ? Penses-tu qu'il faut revoir le système d'invitations ?
On sait que ce sont les qualifs de Major les plus dures de toute l’histoire de CS:GO, mais je ne pense jamais à l’avance aux difficultés à venir. Nous avons juste à faire notre boulot et à nous qualifier, je ne me soucie pas du reste.
Un gros shuffle semble se préparer sur la scène américaine et beaucoup d'équipes vont bouger après le major d'Atlanta, penses-tu que vous serez épargnés par ces changements ?
Pour l’instant, notre but est d’aller au Major et de nous améliorer. Penser à des choses inutiles avant de relever le défi n’aidera en rien.
Quels sont tes principaux objectifs pour 2017, en tant que joueur mais aussi du point de vue de l'équipe ?
Je veux jouer pour gagner des tournois, et pour m’amuser, pour m’améliorer en tant que personne et en tant que joueur afin de permettre à mon équipe de gagner. On verra comment les choses se passent, on ne sait jamais à l’avance.
La rage de vaincre
Envisages-tu de poursuivre toute ta carrière aux États-Unis ou penses-tu à un retour en Europe ? Il paraît que tu parles français, tenter l'aventure dans une équipe française un jour serait-il envisageable ?
J’ai un contrat en Amérique du Nord et j’aime cet endroit, mais évidemment, ça me plairait de pouvoir jouer en Europe, proche de ma famille et de mes amis. En plus, je pourrais devenir encore meilleur en jouant sur une scène encore plus forte. Et oui, je parle français car une partie de ma famille est française, mais je ne suis plus aussi bon qu’à une époque. Ça fait des années que je ne l’ai plus pratiqué, donc j’aurais besoin de temps pour retrouver un bon niveau. Cet été, tu as rejoué en Espagne avec un mix lors de la DreamHack Valencia, l'occasion pour toi de revoir un peu le niveau espagnol. Avec le recul que tu as désormais sur cette scène, que penses-tu qu'il manque au pays pour s'ancrer durablement sur la scène européenne ? Nous n’avons pas autant de joueurs que dans les autres pays et bon nombre d’entre eux pensent que leurs efforts sont vains. Ils manquent de motivation. Nous avons besoin de joueurs qui sortent des sentiers battus. Mon rêve serait de revenir et de former une équipe entièrement espagnole afin de gagner des tournois, mais j’ai encore beaucoup de chemin à faire avant ça. Ton ex-coéquipier loWel est aussi parti tenter sa chance à l'international, d'abord chez PENTA et maintenant chez mouz. Avez-vous échangé vos impressions à ce propos ? Que penses-tu qu'il peut apporter chez mouz ? Je voulais que loWel nous rejoigne mais cela n’était pas possible, il a donc fini par aller chez mousesports. Il joue collectif, tout comme moi, nous sommes du genre à tout donner tant que c’est bénéfique à l’équipe. De plus, il est jeune et très talentueux, c’est un joueur qui peut leur apporter de l’impact et sur qui ils peuvent compter. Dernière question, comment fait-on 68 frags en un match ? Tu dois être on fire hahaha. Merci, un dernier mot pour la fin ? Merci pour l’interview, je consultais votre site tous les jours à l’époque CSS ! Merci au #GreenWall ainsi qu’à tous nos sponsors qui me donnent l’opportunité de jouer en tant que professionnel.
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Traduction par Miles, Stonz and illy
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