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[MàJ] 25 000 démos à analyser pour détecter d'éventuelles triches
[MàJ] L'ESIC, Esports Integrity Commission, a décidé d'éliminer tout doute quant aux performances passées de la scène, en indiquant s'attaquer à l'analyse de 25 000 démos concernant des matchs en ligne entre 2016 (prétendue date de l'apparition du bug) et 2020. Même si, à l'exception de cette année où le coronavirus a tout délocalisé en ligne, les plus grosses compétitions ont lieu en lan, de nombreux tournois importants se déroulaient encore sur Internet ces dernières années, dont la majorité des qualifications pour de gros rendez-vous ou des ligues non négligeables, comme la MDL.
Devant l'ampleur de la tâche, l'ESIC a indiqué qu'elle se servirait d'outils d'intelligence artificielle combinés à une inspection humaine afin de détecter des utilisations illicites de ce bug. L'organisme estime qu'il faudra 8 mois pour tout analyser. Des débriefings mensuels ou trimestriels seront effectués à destination du grand public afin qu'il soit tenu au courant de l'avancée du projet et des éventuelles triches détectées.
Dans le même temps, l'ESIC invite les coachs ayant rencontré et potentiellement exploité ce bug à avouer leurs méfaits grâce à l'ouverture d'une "période de confession", qui durera jusqu'au 13 septembre. Une adresse mail spécifique a été mise en place.
Faruk "pita" Pita a déjà avoué publiquement qu'il avait été confronté à ce bug de manière non-intentionnelle en 2018, lors d'un match d'ESL Pro League opposant Ninjas in Pyjamas (dont il était à l'époque le coach) et mousesports. Il explique ne pas avoir su comment réagir et être resté dans cette situation durant 5 ou 6 rounds avant de se déconnecter du serveur. Il raconte aussi, captures d'écran à l'appui, qu'il a contacté Valve via messages privés sur Twitter directement après le match pour leur signaler le problème, mais que ses appels sont restés sans réponses.
Nicholas "guerri" Nogueira, coach de FURIA, a lui été accusé d'avoir exploité ce bug en 2019, durant un match d'ECS contre Complexity. Le coach brésilien a posté une longue vidéo explicative, sous-titrée en anglais, illustrée par le match en question capturé depuis son point de vue, où il explique la situation. Lorsqu'il s'est rendu compte que ce bug lui donnait un avantage, il aurait immédiatement effectué un retour au bureau pour que ses joueurs ne voient pas son écran, puis se serait levé pour aller derrière eux. Selon lui, ses dires sont corroborés par le lag observable sur son point de vue, typique du logiciel OBS (servant à capturer les images d'un jeu) lorsqu'un Alt-Tab ou un retour au bureau est effectué. guerri a également rendu public le TeamSpeak de son équipe lors de ce match, afin de prouver qu'il ne leur a donné aucune information obtenue grâce au bug.
L'année 2020 n'avait pas besoin d'un drama de plus et pourtant... ESL a publié un communiqué indiquant le bannissement de ses tournois pour des durées de six à vingt-quatre mois de trois coachs de niveau international puisqu'il s'agit de Nicolai "HUNDEN" Petersen, coach d'Heroic, vainqueur ce dimanche de l'ESL One Cologne, Ricardo "dead" Sinigaglia, coach de MIBR, et Aleksandr "MechanoGun" Bogatiryev, coach de Hard Legion. La nouvelle a fait l'effet d'une bombe au sein de la communauté et des joueurs.
Ces trois coachs sont accusés d'avoir abusé d'un bug propre au mode spectateur réservé aux coachs lors de matchs officiels. Ces derniers sont normalement limités à l'observation des points de vue de leurs coéquipiers seulement. Or, un bug, décrit par Mariusz "Loord" Cybulski sur Twitter pas plus tôt que la semaine dernière, permettait d'obtenir, à l'aide d'un retour Windows bien exécuté, un point de vue neutre à des endroits stratégiques de la carte. Ainsi, ce bug autorisait potentiellement un coach à obtenir des informations en temps réel sur l'équipe adverse.
Visiblement alerté par cet usage frauduleux, devenu très dangereux depuis l'autorisation, en avril dernier, de la communication sans limites entre coach et joueurs en pleine partie, ESL a mené une enquête interne dirigée par le célèbre arbitre Michal Slowinski. Plus de 1 500 démos de tournois T1 récents ont été analysées et les conclusions ont été les suivantes :
- Aleksandr "MechanoGun" Bogatiryev a utilisé ce bug sur 6 cartes lors de 3 matchs durant l'ESL One to Rio et est désormais banni deux ans.
- Nicolai "HUNDEN" Petersen a utilisé ce bug au cours de 10 rounds d'une carte de la DreamHack Masters Spring et est désormais banni un an.
- Ricardo "dead" Sinigaglia a utilisé ce bug sur un round d'un match comptant pour l'ESL One Road to Rio et est désormais banni six mois.
En plus de ces sanctions individuelles, leurs équipes respectives ont été disqualifiées rétrospectivement des tournois en question et devront donc dire au revoir à leur cashprize ainsi qu'aux points comptant pour l'ESL Pro Tour.
HUNDEN au centre des attentions, pas pour les bonnes raisons cette fois-ci.
L'annonce fait, à juste titre, beaucoup parler. Alors que l'univers de Counter-Strike se déroule depuis le début d'année exclusivement sur Internet, la capacité des organisateurs à détecter de potentielles tricheries s'est vue largement restreinte. Une telle annonce a tendance à jeter du discrédit sur l'intégralité de la saison online qui occupera en définitive la majeure partie de 2020. Elle soulève également plusieurs questions :
Combien de coachs ont utilisé ces méthodes, même de manière non officielle ?
Michal Slowinski a d'ores et déjà annoncé s'attaquer aux tournois de niveau T2/T3 dans l'optique de détecter d'éventuels autres abus du bug. De nouvelles têtes pourraient donc rapidement tomber. À côté de cela, ce bug était également exploitable lors des matchs d'entraînement. Il semble à première vue que nous ne saurons jamais quels et combien de coachs ont abusé de ce bug lors de séances d'entraînement privées contre d'autres équipes professionnelles.
Quid des joueurs ?
Suite à l'annonce, de nombreuses voix ont demandé des comptes aux joueurs "aidés" par les coachs pris la main dans le sac. Comment déterminer leur niveau de responsabilité sans connaître leur implication ? Peut-on estimer qu'un coach ayant utilisé cette technique a pu la garder secrète du reste de son équipe ?
Quid du prochain Major ?
Comme vous l'avez constaté, deux coachs ont utilisé ce bug dans un événement qualificatif au prochain Major de Rio. Si l'on sait d'ores et déjà que MIBR et Hard Legion ont perdu leurs points de l'ESL Pro Tour, qu'en est-il maintenant des points RMR ? MIBR est toujours en course pour le Major avec plus de 2 000 points RMR dont près de la moitié issue du Road to Rio. Hard Legion est également bien partie grâce à sa troisième place au Road to Rio CIS.
Bannis de quoi exactement ?
Il s'agit ici d'une enquête menée à l'initiative de l'ESL. L'annonce des bannissements ne concerne pour le moment que les tournois organisés par l'ESL et la DreamHack. Néanmoins, les fruits de l'investigation ont été partagés avec l'Esports Integrity Commission (ESIC) qui régule également les tournois BLAST ainsi qu'avec Valve qui gouverne les Majors mais potentiellement tout le monde. Il faudra attendre des réponses de la part de ces deux entités pour connaître plus en détails l'ampleur de leur bannissement.
[MàJ] L'organisateur du cs_summit 6, tournoi qualificatif au Rio Major, Beyond the Summit a inidiqué commencer l'analyse des démos de son tournoi.
[MàJ 2] De nouveaux clips très suspects viennent d'être publiés et concernent des matchs des Home Sweet Home Cups. On y aperçoit le coach d'Hard Legion observer une zone stratégique majeure. Les événements Home Sweet Home Cups ne sont pour le moment pas concernés par les sanctions d'ESL. Nous attendons désormais une réaction de l'organisateur.
Les réactions des équipes mises en cause ?
Heroic, désormais équipe numéro deux mondiale, a indiqué avoir démarré sa propre enquête interne avant de communiquer de façon plus détaillée.
MIBR a suspendu son coach de manière préventive en attendant les conclusions de sa propre enquête en interne.
Hard Legion a également démarré une enquête en interne.
[MàJ] L'équipe Hard Legion a admis la faute grave de son coach et l'a écarté de son effectif. Elle a également assuré que ses joueurs n'ont jamais été au courant d'une telle pratique.
[MàJ] Heroic a suspendu Nicolai "HUNDEN" Petersen de ses fonctions, indiquant dans le même temps que les joueurs n'étaient pas au courant de tels agissements.
Les réactions des coachs mis en cause ?
Ricardo "dead" Sinigaglia a qualifié d"injustes" les accusations à son encontre et se défend dans un tweet en portugais.
[MàJ] Nicolai "HUNDEN" Petersen a avoué ses faits et a également admis avoir triché durant treize rounds en Home Sweet Home Cup #5 (gagnée par Heroic) ainsi que durant dix rounds contre Astralis en DreamHack Masters. Son équipe Heroic l'a suspendu de ses fonctions.
[MàJ] Aleksandr "MechanoGun" Bogatiryev a indiqué sur sa page VK qu'il discutait avec son équipe. Il a finalement avoué ses méfaits et a été écarté de l'équipe.
Cet article sera mis à jour suivant les développements de l'affaire.