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Les MVP malheureux

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Traditionnellement, le titre de MVP (Most Valuable Player, meilleur joueur) d'un tournoi, en sport comme dans l'esport, revient à un membre de l'équipe gagnante. La cerise personnelle sur le gâteau du triomphe collectif. Mais parfois, dans des circonstances bien particulières, le MVP ne se trouve pas du côté des vainqueurs. Quand l'un des perdants démontre son incontestable supériorité individuelle tandis que personne ne se démarque vraiment chez les champions, il est possible d'attribuer la médaille de MVP à un bonhomme qui n'a pas soulevé la coupe.

Cette situation demeure rare. Depuis 2012, sur les 194 lans où HLTV a désigné un MVP, elle ne s'est produite que 11 fois, soit à peine 5 % des cas. Cela valait bien un petit article. Rien que pour (re)voir tous ces visages inexpressifs ou dépressifs de perdants, qu'une distinction solitaire a bien du mal à raviver.

Les Français, presque des habitués

Cocorico, le premier à avoir obtenu le statut de meilleur joueur d'une lan sans l'avoir remporté est shox, lors de la DH Valencia 2014. De passage chez Epsilon durant l'été après s'être fait évincer de Titan, mais aspirant à retrouver mieux au plus tôt (le premier shuffle français fera son bonheur une poignée de semaines plus tard), shox va rouler tout au long d'une compétition au niveau un peu trop faible pour lui.

C'est simple : sur les 10 maps jouées, il finira huit fois meilleur fragger de son équipe et dépassera les 25 frags à six reprises. Son chef d'œuvre, devenu célèbre, aura lieu en demi-finale contre HellRaisers avec un 30-3 collé aux Ukrainiens sur Dust2, aboutissant sur un 16-0 brutal au tableau d'affichage. Une seule formation sera capable de stopper le Français ce week-end, une line-up compatriote, Team-LDLC. La bande d'Happy parvient à contenir la furie shoxienne en finale pour s'imposer 2-1 et s'emparer du trophée. Pas suffisant toutefois pour que le titre de MVP revienne à un de ses membres. Avec 1.43 de rating et une différence kills/morts de +91 (soit +9 par map en moyenne), shox a droit à son lot de consolation et confirme qu'en ce début de vie de CS:GO, il est bien l'un des meilleurs joueurs du monde.

DreamHack Valencia (juillet 2014)

shox - 10 maps jouées

+91 / 1,59 de ratio / 1,43 de rating

Battu en finale avec Epsilon
par  Team-LDLC (16-05 / 06-16 / 11-16)

Pour rappel :
- ratio : nombre de kills divisé par nombre de morts
- rating : valeur déterminée par un ensemble de statistiques (nombre de kills, de morts, d'assistance, moyenne de dégâts par round, etc.)

Ces deux valeurs ont une moyenne située à 1. Plus elles sont élevées, plus la performance du joueur a été bonne.

 


Il ne faudra pas attendre très longtemps pour qu'un second Français vienne élargir le cercle des MVP malheureux. Février 2015, Titan se déplace en Suède pour disputer l'IOS Pantamera. Au programme, une poule unique avec les six équipes participantes qui s'affrontent toutes en Bo1. La troupe d'Ex6TenZ est loin d'être favorite au vu du plateau très relevé : fnatic, meilleure équipe du monde, EnVyUs, tenante du titre en Major, NiP et Virtus.pro, toujours de très gros morceaux, et LGB, le caillou dans la chaussure qui peut vite faire mal. Pourtant, en enquillant quatre victoires en cinq rencontres, elle va rejoindre la grande finale, un peu à la surprise générale. Deux joueurs s'illustrent particulièrement en se partageant le haut du scoreboard, apEX et kennyS. Mais la finale va éclaircir les choses.

Face à fnatic, venue prendre sa revanche, Titan va perdre. Un résultat finalement logique. Un joueur illuminera toutefois cette ultime rencontre de son talent, et ce malgré la défaite. Ce n'est pas un hasard si le kennyS de Titan 2014-2015 est régulièrement utilisé comme exemple de carry ultime. Rarement un seul homme n'aura autant porté son équipe, et ce match en est le meilleur exemple. Sur Cache, perdue 13-16, il commence doucement avec 26 frags. Et puis sur Inferno, il lâche tout. La carte part en overtime mais kennyS affiche déjà 34 kills au compteur. Il en ajoutera 16 autres durant les 12 rounds de prolongation pour atteindre les 50. 50 frags en une carte. En 42 rounds. Derrière, son plus proche coéquipier, RpK, arrive tout juste à 28. Même chez fnatic, personne n'a dépassé les 36.

kennyS perd une finale qu'il termine à 76 frags en deux cartes et un différentiel de +28. Qui d'autre a déjà réalisé une performance à la fois aussi folle et aussi désespérante ? En face, la puissance collective de fnatic, qui place quatre de ses cinq joueurs dans le top 10 de la lan, lui donne le succès final mais empêche l'un de ses membres de se démarquer individuellement. kennyS est ainsi logiquement élu MVP d'un tournoi où il truste également le haut du classement des ouvreurs.

IOS Pantamera (février 2015)

  kennyS - 7 maps jouées

 +53 / 1,43 de ratio / 1,32 de rating

Battu en finale avec Titan
par fnatic (13-16 / 20-22)

 


Peut-être qu'à la question précédente, un dénommé ZywOo pourrait lever la main. Il est le troisième et dernier Français à avoir accompli cet exploit personnel, dans un tournoi bien plus relevé cependant : l'ESL One Cologne 2019. Et lors de sa première saison au haut niveau !

On pourrait penser que plus le nombre de maps jouées est grand, plus il est compliqué de garder un niveau de performance constamment élevé. Pour ZywOo, c'est un peu l'inverse : chaque carte disputée lui permet d'améliorer ses statistiques. Et à Cologne, il fut servi. En perdant son premier match de poule, Vitality eut droit au plus long parcours possible, avec une remontée complète du loser bracket à effectuer lors de la première phase et un quart de finale bonus à disputer ensuite. Tout en Bo3, évidemment. Cela représente autant d'occasions de briller. Ça tombe bien, c'est ce que ZywOo sait faire de mieux.

Meilleur joueur contre ENCE, deux fois au-dessus des 30 frags lors des deux maps gagnées contre fnatic en overtime, il terminera son échauffement avec un petit 52-36 contre des Heroic battus 2-0. Le grand spectacle dans la Lanxess Arena pouvait alors commencer.

NRG est la première victime. ZywOo ouvre, clutch, au sniper, au rifle, au pistol, qu'importe, il n'a pas le temps. Son ADR s'envole au-dessus des 100 au cumulé des deux cartes jouées et les Américains sont balayés 2-0. Le mastodonte Astralis attend ensuite Vitality. Mastodonte ? Il faut plus que des doubles tenants du titre en Major pour arrêter une tornade telle que ZywOo. Sa moyenne ne faiblit pas, 25 frags par maps en moyenne sur le Bo3. Score final, 2-1, la finale attend les Français.

Le dernier obstacle s'appelle Team Liquid. Sauf que cette fois, ce ne sera pas de l'eau, même pour ZywOo. Les cinq Américains sont dans la forme de leur vie et ne vont pas passer à côté de l'Intel Grand Slam à cause d'un petit Frenchie. ZywOo va pourtant tout tenter, parfois un peu aidé par le public, mais Liquid active son trio EliGE - NAF - Twistzz. La tâche est trop complexe pour ZywOo qui ne peut remporter un ESL One Cologne en solo. Il est le seul de son équipe à terminer la finale dans le vert, à 87 frags et 77 d'ADR. En face, les trois machines avoisinent toutes les 90 sur ces deux indicateurs.

Et malgré tout, le MVP sera pour ZywOo. Qu'importe la défaite inaugurale et celle en finale. Parce qu'il trône en haut du classement individuel avec un rating de 1.33 et un différentiel de +132 en 17 maps jouées. Une constance qui pousse forcément à se questionner sur son statut d'être humain.

ESL One Cologne (juillet 2019)

ZywOo - 17 maps jouées

+132 / 1,47 de ratio / 1,33 de rating

Battu en finale avec Vitality par
Team Liquid (06-16 / 19-17 / 10-16 / 08-16)

 

 


Comme si cela ne suffisait pas, ZywOo va remettre ça trois mois plus tard à l'occasion d'un autre gros rendez-vous de l'année, la DreamHack Masters Malmö. Un stellaire +40 contre ENCE en phase de poules ouvre le chemin à une autre semaine de folie. Il est ensuite le seul à résister aux monstres d'Astralis sur les deux maps de leur affrontement, et ne peut empêcher la défaite 0-2 des siens. Qu'à cela ne tienne, un quart de finale à jouer en plus, c'est une occasion supplémentaire de faire gonfler ses statistiques.

Il ne s'en privera évidemment pas face à mousesports, bien aidé par un shox tout juste recruté et alors bien affûté, mais va surtout impressionner en demi-finale. Attendu, son duel contre s1mple tourne court tant le Français est supérieur ce jour-là. L'Ukrainien va même jusqu'à finir Dust2, map décisive, en bas du scoreboard, alors que ZywOo répond parfaitement présent avec 26 frags en 27 rounds.

Donné favori au titre de MVP avant même que la finale ne soit jouée, le sniper va ravir ses supporters contre des fnatic jouant à domicile. Top fragger général sur les trois cartes jouées, il est toutefois un poil esseulé pour venir à bout d'un collectif suédois bien huilé, emmené par un duo KRiMZ - JW qui se rappelle aux grandes heures de 2015. Malgré 28 frags de son prodige sur Mirage, dernière carte de cette finale, Vitality s'incline et rate l'occasion d'accrocher un nouveau titre à son palmarès. Meilleur joueur mathématique de son équipe sur 13 des 15 cartes jouées, ZywOo décroche à Malmö sa quatrième récompense individuelle, dont la moitié remportée dans des compétitions que sa formation n'a pas gagnées. Le tout en moins d'un an. Délirant. Ça méritait bien, pour une fois dans ce genre de situation, un sourire pour la photo.

DreamHack Masters Malmö (octobre 2019)

ZywOo - 15 maps jouées

+121 / 1,50 de ratio / 1,36 de rating

Battu en finale avec Vitality
par  fnatic (16-14 / 16-19 / 13-16)

 

 

s1mple, plutôt deux fois qu'une

Avant ZywOo, le seul joueur à avoir réussi à conquérir deux titres de MVP tout en finissant avec une médaille d'argent autour du cou est, évidemment, s1mple. Les deux fois lors de sa folle année 2018, peut-être la meilleure jamais accomplie par un professionnel sur Counter-Strike sur le plan statistique.

La première fois, ce fut chez lui, à Kiev, lors de la StarLadder i-League S4. Une compétition à rallonge où tout fut disputé en Bo3, du match inaugural de la ronde suisse jusqu'à la grande finale. Résultat, Na'Vi et s1mple jouèrent 22 maps, un total énorme, en affrontant Astralis, SK et même deux fois FaZe. Mais comme ZywOo, s1mple se bonifie avec les jours et plus le nombre de matchs joués est important, plus il peut démontrer sa supériorité.

Il finira six fois meilleur rating de sa formation, en huit matchs, et éclaboussera la finale de son talent en cumulant 90 frags en trois cartes et un différentiel de +37. Na'Vi aurait dû gagner ce titre tant son principal atout était en forme, mais les Ukrainiens vont craquer au pire moment possible. Ils laissent filer un 4vs3 alors qu'ils mènent déjà 1-0, 15-14. Ils n'auront plus d'autre occasion. Leur adversaire du jour, les surprenants mouz, s'impose en overtime et enchaîne sur la troisième map. s1mple aura beau la terminer à 25 frags, plus que n'importe qui d'autre sur le serveur, le trophée n'est pas pour lui. Mais le titre de MVP si, évidemment, parce que comment ne pas le donner à quelqu'un qui a fait grimper son rating à 1,32 et son ratio à 1,41 en 22 maps jouées contre les meilleures équipes de la planète ?

StarSeries i-League S4 (février 2018)

 s1mple - 22 maps jouées

+141 / 1,41 de ratio / 1,32 de rating

Battu en finale avec Na'Vi
par  mousesports (16-07 / 18-22 / 09-16)

 

 


La seconde fois, ce fut chez nous, pour la DH Masters Marseille. Tout le monde se souvient de cette lan comme la première victoire de l'ère Astralis, mais sur le parking du Dôme de Marseille, ce fut bien s1mple qui reçut la récompense individuelle. Au moins la moitié du cinq danois aurait pu prétendre à cette distinction, mais s1mple mit tout le monde d'accord avec, une nouvelle fois, une prestation iréelle. +103 de différentiel en 10 maps, cela fait environ +10 de moyenne. Comme s'il terminait chaque carte qu'il jouait, même celles perdues, à 30-20, 25-15, 18-8. Fou.

Renegades, fnatic, Gambit, personne ne résista. En quart de finale, il sortit sa grande performance de la semaine en atteignant les 42 frags sur Inferno contre mousesports, en 35 rounds disputés. Seul Astralis lui bloqua le chemin sur la route de l'or. Mais quand ses coéquipiers se noyaient, Na'Vi perdant largement la finale 4-16 / 11-16, s1mple parvenait tout de même à surnager, terminant les deux cartes dans le vert. Personne n'était au-dessus d'Astralis à Marseille. Mais, paradoxalement, personne n'était non plus au-dessus de s1mple.

DreamHack Masters Marseille (avril 2018)

  s1mple - 10 maps jouées

+103 / 1,66 de ratio / 1,52 de rating

Battu en finale avec Na'Vi
par  Astralis (04-16 / 11-16)

 

 

Eux aussi ont dû faire semblant d'être contents alors qu'ils venaient de perdre

Il fut un temps, avant s1mple, avant electronic, où flamie était le meilleur rifle de l'effectif Na'Vi. Cela se vérifia notamment fin 2015, à l'occasion des Finales de la deuxième édition de l'ESL ESEA Pro League. Le Russe va sortir un tournoi hallucinant, enchaînant les premières places au scoreboard et portant les siens jusqu'en finale. En match décisif de poules, il crucifie Luminosity en allant jusqu'à lui-même planter les clous avec un 81-41 sorti d'ailleurs.

Sa performance lors du Bo5 final face à fnatic sera héroïque puisqu'il dépassera la barre symbolique des 100 frags. Trop juste pour l'emporter, défaite 2-3, mais suffisant pour coiffer olofmeister sur le fil dans la course individuelle, ainsi que device, au rating supérieur mais éliminé trop tôt. Le premier se consolera en étant couronné meilleur joueur de l'année 2015 un mois plus tard, toujours par HLTV. Il pouvait donc bien laisser cette médaille de MVP à flamie.

Finales ESL ESEA Pro League S2 (décembre 2015)

   flamie - 14 maps jouées

 +99 / 1,42 de ratio / 1,28 de rating

Battu en finale avec Na'Vi par
fnatic (14-16 / 14-16 / 16-06 / 16-14 / 06-16)

 

 


Si North souleva la coupe de la DreamHack Tours 2018, ce fut un duo jordano-turc qui marqua la compétition de son empreinte. Arrivés chez HellRaisers quelques mois plus tôt, ISSAA et woxic commençaient à affoler les compteurs et cette DH française fut l'occasion de le confirmer. Vexés par une sévère défaite encaissée d'entrée contre EnVy, 3-16, ils se remobilisèrent pour ne pas finir sur un piètre top 7/8. ISSAA roula sur Imperial et GODSENT, woxic prit le volant lors de la revanche face à EnVy.

En finale, North fut un cran au-dessus, mais le duo essaya encore et présenta une fiche statistique tout à fait honorable, largement meilleure que celles de ses coéquipiers, et même qu'une majorité de ses adversaires. Légèrement supérieur dans tous les domaines, avec un rating de 1,42 et un ratio de 1,58 sur 9 maps jouées, ISSAA fut désigné meilleur joueur du tournoi. Difficile de faire publicité plus efficace pour ce qui était alors encore un jeune espoir de 21 ans.

DreamHack Tours (mai 2018)

    ISSAA - 9 maps jouées

+66 / 1,58 de ratio / 1,42 de rating

Battu en finale avec HellRaisers
par  North (12-16 / 09-16)

 

 


Le plus déçu de cette liste fut sans doute Twistzz lors de l'ESL One New York 2018. Martyrisée par Astralis tout au long de la saison lors des grandes finales, son équipe de Team Liquid veut profiter de l'absence des Danois lors de cet événement pour enfin s'imposer dans un gros tournoi, à domicile qui plus est. Et le Canadien va se dévouer corps et âme à cette mission. Sur la route de la finale, il ne termine qu'une seule carte avec un ratio inférieur à 1, contre G2 en poules, et devient le cauchemar de NRG et Gambit.

Lors de la dernière rencontre contre mousesports, en Bo5, il poursuit sur la même voie et ne passe jamais sous la barre des 20 frags, même sur Cache, pourtant perdue. Liquid se dirige droit vers la victoire en menant 2-1 et 13-4 sur Dust2, quatrième carte. Et là... le vide. Submergés par la pression, terrassées par des mouz qui n'ont plus rien à perdre, les Nord-Américains s'écroulent totalement. Twistzz tient la baraque et poursuit son travail de sape en terminant à 34 kills, mais ça ne suffit pas. mousesports réussit son comeback, l'emporte 19-17 et met son adversaire au fond du trou. Sur Mirage, cinquième et dernière map, même Twistzz ne répondra plus et réalisera l'une de ses pires performances de la semaine.

Au final, il termine tout de même cet ESL One sur un différentiel de +88 en 12 maps jouées, là où le meilleur mouz, oskar, n'est qu'à +31 en 13 maps. Twistzz était le plus fort à New York, ça ne fait aucun doute, mais Counter-Strike reste un jeu d'équipe.

ESL One New York (septembre 2018)

    Twistzz - 12 maps jouées

+88 / 1,50 de ratio / 1,36 de rating

Battu en finale avec Team Liquid par
mousesports (12-16 / 16-07 / 16-10 / 17-19 / 08-16)

 

 


Un autre qui était au-dessus mais que mousesports a privé de succès collectif, c'est huNter. cs_summit #5, fin 2019, le Serbe se balade tout au long de ce tournoi "chill". Sur les 10 maps de la phase de poule, il termine sept fois au-dessus des 20 kills et cinq fois meilleur fragger de son équipe. Sa performance en demi-finale est encore plus majuscule : il porte G2 avec 76 frags et +27 de différentiel contre Virtus.pro, quand tous ses coéquipiers sont sous les 50 frags avec un ratio inférieur à 1.

Tout aurait pu, aurait dû bien se finir, puisque les Franco-Serbes retrouvaient mousesports en finale, un opposant qu'ils avaient humilié 16-2 / 16-3 deux jours plus tôt. Il faut dire que mouz jouait ce tournoi avec un last, NaToSaphiX, remplaçant express de woxic, soumis à des problèmes de visa. Et que son leader, karrigan, n'allait pas pouvoir disputer l'intégralité de la finale, obligé de partir en plein milieu pour un rendez-vous à l'aéroport, afin de lui aussi régler de la paperasse !

G2 avait titre gagné... pensait-on. Mais Mirage va tomber dans l'escarcelle mouz, 19-17, malgré les 30 frags de huNter. Les compteurs sont remis à zéro après Vertigo, 16-1 pour G2. Ne reste que Train, où le trio frozen - ropz - chrisJ va se montrer très affûté pour mouz. En face, huNter cale un peu, au pire des moments, avec "seulement" 18 frags. Suffisant pour que la victoire s'échappe. À la surprise générale, en jouant la finale avec un last et en partie son coach, mousesports remporte ce cs_summit. huNter se consolera avec le MVP. Pas sûr que cela suffise à passer outre une défaite aussi frustrante.

cs_summit #5 (décembre 2019)

      huNter - 16 maps jouées

+115 / 1,48 de ratio / 1,39 de rating

Battu en finale avec G2
par  mousesports (17-19 / 16-01 / 14-16)

 

 


Le dernier, pour l'instant, à faire partie de ce cercle des malheureux MVP est un autre joueur Na'Vi, ombre de s1mple depuis maintenant plus de deux ans, electronic. S'il cumule les statistiques de très haute volée, son horizon reste toujours bouché par son coéquipier au talent encore plus exceptionnel. Et pourtant, lors de l'ICE Challenge 2020, c'est bien lui qui va se démarquer.

Impérial en phase de poules, il finit meilleur joueur des rencontres face à GODSENT et OG, puis maintient le rythme en demi-finale face à des GODSENT revenus tenter leur chance, malgré le réveil de s1mple qui le dépasse au scoreboard. Ce sera surtout la finale qui jouera en faveur d'electronic. Na'Vi ne va jamais vraiment trouver la solution face à mousesports, mais le Russe parvient tout de même à cumuler 101 d'ADR en moyenne sur les quatre maps jouées, dont trois perdues. Son score final, 90-70 et 1,38 de rating, est digne d'un joueur qui aurait gagné un Bo3 accroché ou un Bo5 classique, sauf que son équipe s'est bien inclinée 1-3.

Une telle domination lui offre la première médaille de MVP de sa carrière. Il aurait sans doute préféré l'obtenir en même temps qu'un beau triomphe collectif, mais ce n'est probablement que partie remise. Et pendant ce temps, mousesports confirme qu'elle est la bête noire des bons joueurs : sur les 11 MVP perdants de cette article, 4 ont essuyé leur revers en finale contre mousesports. La preuve de la force collective des compositions de l'organisation, qui parviennent à gagner des trophées sans pour autant qu'un des joueurs ne se démarque assez pour obtenir la récompense individuelle. D'un autre côté, 4 des malheureux MVP évoluaient chez Na'Vi lorsqu'ils ont reçu leur médaille. Là aussi, il y aurait des choses à déduire sur l'incapacité de cette équipe à gagner quantité de grands titres malgré les talents qui sont chez elle depuis un sacré bout de temps...

ICE Challenge (février 2020)

     electronic - 11 maps jouées

+65 / 1,36 de ratio / 1,36 de rating

Battu en finale avec Na'Vi
par  mousesports (14-16 / 08-16 / 16-11 / 09-16)

 

 


Mention spéciale à f0rest, qui ne repartit pas les mains vides à l'occasion de la DH Winter 2014. Le MVP "officiel" de la compétition fut Happy, capitaine de l'équipe vainqueur, Team-LDLC. Mais la DreamHack, en partenariat avec le fournisseur Internet suédois Bredbandsbolaget, remit également une récompense personnelle au joueur choisi par la communauté, lors d'un vote organisé durant la grande finale. f0rest, meilleur joueur des malheureux finalistes de NiP, fut privilégié par le peuple. Et se vit donc remettre sa récompense à la fin du match, une superbe Playstation 4. Ça valait bien le coup de perdre un Major.

Merci à HLTV pour les photos et les statistiques, et à Elnum pour les bannières

Vous avez oublié MVP PK je crois.
MVP PKPA
En réponse à TheIntelloBox #1 - Répondre à ce commentaire
0 point(s)
Faut il séparer la victoire de l'artiste ? mdr
Putain, le shox d'Epsilon c'était vraiment n'importe quoi. 1.43 de rating et il lose, tu dois devenir fou.

Il était aussi IGL nan?
S1mple aussi, 1.52 de rating alors qu'ils ont pris cher en finale par Astralis
En réponse à joy4 #4 - Répondre à ce commentaire
0 point(s)

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