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ESEA MDL : À la rencontre de Fearoth
Deux équipes françaises sont présentes en Mountain Dew League, la ligue juste en-dessous de l'ESL Pro League, cette saison : *aAa* et EnVyUs Academy. Pourtant, un autre Français dispute aussi la compétition, avec une formation internationale : Enzo "Fearoth" Mestari. Membre de chez Asterion, il est encore peu connu sur la scène hexagonale mais est peut-être bien l'un des espoirs de demain. Rencontre avec le onzième francophone de cette 27ème saison de Mountain Dew League.
Salut Fearoth. Tout d'abord merci de nous accorder cette interview et bravo pour ta qualification en Mountain Dew League ou tu affronteras des équipes comme Virtus.pro, Kinguin, Gambit, etc. Peux-tu te présenter ? Salut VaKarM. Merci beaucoup, c’est un plaisir de pouvoir répondre à vos questions ! Je suis Enzo, j’ai 21 ans et je suis étudiant à SKEMA, une école de commerce française à vocation internationale. Aujourd’hui, je joue avec une équipe européenne que j’ai assemblée au fil du temps et notre saison s’est terminée sur une qualification en Mountain Dew League à la suite des playoffs en ESEA Main. Peux-tu nous dire comment tu as découvert Counter-Strike et sur quel opus tu as débuté ? J’ai commencé à jouer à CS 1.6 à l’âge de 7 ou 8 ans seulement, puis j’ai joué à tout type de jeu, des jeux de stratégie en passant par des MMO et même des jeux de simulation aérienne et militaire, mais j’ai toujours eu une certaine aisance sur les FPS, j’adore ça. J’ai commencé à jouer à CS:GO vers 2013 peu après sa sortie et c’est sur cet opus que j’ai commencé à réellement m’investir.
Peux-tu nous faire un historique de tes équipes/coéquipiers ? J’ai commencé avec 4 potes français avec lesquels on jouait souvent sur du matchmaking, des cups FACEIT et autres petits tournois. On a décidé pour découvrir et s’amuser d’aller en lan à la première édition de la Evry Games City en 2015. Là, c’est le premier contact avec un environnement totalement inconnu. Le plus marquant, c’était de regarder LDLC White et LDLC Blue jouer, c’est là que je me suis fixé mon premier objectif : je veux faire la même chose, jouer avec une équipe, apprendre, progresser et jouer sur scène. Ensuite, j’ai joué chez Revolt avec Kapz, ZeQa, GRRYMEK et gUIMBRA avec lesquels j’ai joué en équipe et commencé à en apprendre davantage, notamment en jouant la Lanex 21, l’Oregami Games Show et la Gamers Assembly. Après ça, on m’a proposé de jouer dans une équipe européenne en ESEA Main où l’organisation BerZerKers nous encadrait. Jouer dans un palier comme celui-là pour la première fois, ça éclaire totalement ta vision du jeu. Je me suis rendu compte que je n’y connaissais rien au sujet des prises d’info, de certains timings, de la mécanique globale du jeu. Tout était à apprendre ! Dès janvier 2017, j’ai décidé de prendre les choses en main et de regrouper les meilleurs joueurs que je connaissais pour en faire une équipe, que j’ai développée peu à peu jusqu’à aujourd’hui pour devenir la line-up aux 13 victoires et 3 défaites en ESEA Main, composée de xaisty, nexfox, lainny, buue et moi-même, avec laquelle on bat des équipes comme WASD, HAVU, Movistar et d’autres. Comment se passe l’ascension dans le subtop français et européen pour arriver à se faire une place et un nom ? Je pense que ça passe avant tout par se fixer des objectifs, il faut voir grand mais y aller étape par étape et faire preuve de patience. Aussi, par expérience, ça implique de faire un travail sur soi et d’être très ouvert, tu ne peux pas te permettre de perdre du temps en ne pensant qu’à ta pomme, si tu joues, c’est pour l’équipe, et si l’équipe se porte bien, tu ne pourras que progresser. Pour progresser dans un milieu compétitif comme celui-ci, il faut également faire preuve de résilience, que ce soit en jeu ou en dehors du jeu, il n’est pas rare de prendre de grosses claques déstabilisantes, et c’est même normal d’en prendre. Faire preuve de persévérance est le meilleur conseil que je puisse donner. Enfin, je ne pense pas qu’il y ait de parcours type. En ce qui me concerne, j’ai fait le choix de me débrouiller seul, de prendre les choses en main en assumant le rôle de capitaine et de mener un groupe de joueurs et d’amis le plus loin possible, et ce n’est qu’un début ! Y a-t-il selon toi une différence entre le subtop français et européen ? Étant donné que je suis en contact permanent avec des joueurs de plusieurs pays, je peux confirmer que chaque scène dans chaque pays a son lot de qualités et de défauts. Pour la France, on dénonce un player pool avec un skill monstrueux mais gâché par une mentalité et un égo inutile qui l’empêche de s’épanouir, seulement quelques équipes dans le top 5/6 français ont réussi à franchir cet obstacle, mais si on veut que la scène française soit de nouveau une référence mondiale avec la compétition qui s’intensifie, il faut qu’on fasse tous l’effort de s’entraider, de s’accepter et de se respecter entre joueurs français. Rien n’est immuable, on peut toujours faire avancer les choses ! Pour ce qui est de mon équipe, jouer en Europe m’a permis de rencontrer et de trouver plus facilement des joueurs qui sont en adéquation avec les valeurs qui font qu’une équipe sera stable et progressera, tout simplement parce qu’il y a davantage de joueurs. Je ne sais pas si j’aurais trouvé ça en France aussi rapidement et au moment où je suis parti en Europe, je ne connaissais que très peu de joueurs français et plus de joueurs européens, ce choix s’est donc fait assez naturellement. Tu joues beaucoup mais comment as-tu atteint ce niveau pro en tant qu’étudiant en classe prépa puis école de commerce ? Je pense que ça vient du fait que depuis tout petit, je joue à différents jeux et j’adore la compétition. J’ai choisi de conserver un assez haut niveau d’étude tout en jouant à CS parce que c’était une nécessité, je veux garder une certaine stabilité et avoir un diplôme qui me permettra de rebondir après CS et continuer dans un domaine qui me plait, à l’image de ce qu’a fait karrigan. Tu es bon à l’école et sur le jeu, est ce que ce serait un choix envisageable pour toi d'arrêter tes études pour te consacrer à CSGO ? Je souhaite me consacrer au jeu le plus possible, mais il me reste encore un peu de temps pour finir mes études et après tous les efforts consentis pour en arriver là, il n’est pas envisageable d’arrêter mon école de commerce. En revanche, les deux sont compatibles et je peux tout à fait jouer à plein temps tout en étant à Skema. La saison 26 de l’ESEA Main s'est terminée il y a peu, ton équipe a terminé Top 3/4. Comment s'est passée cette saison pour l'équipe et pour toi personnellement ? Es-tu content de votre résultat au classement final ? Nous avons tous entamé la saison avec en tête de partir sur un projet à long terme où on pourrait prendre le temps de faire les choses, progresser et surtout s’éclater en jeu, c’est le plus important. Après avoir mis en place notre map pool, la saison a été assez fluide, je n’ai pas vu les matchs passer et tout s’est très bien passé. La grande difficulté, c’était les playoffs. L’équipe a été privée d’entraînement pendant près de quatre semaines en plein milieu des playoffs après que xaisty ait été pris par Epsilon pour jouer les phases finales de la Gfinity à Londres. La seule consigne que je pouvais donner à mes coéquipiers était de continuer à jouer et d’arriver le jour du match avec un bon état d’esprit et une volonté de fer pour aller chercher la victoire. On bat WASD en huitièmes puis HAVU en quart de finale et j’ai réussi à performer dans les deux rencontres pour le bien de mon équipe, surtout contre HAVU, dont la victoire menait à la demi-finale, et donc en MDL. Tout compte fait, malgré les difficultés, cette saison était une vraie aventure et se retrouver aux côtés de Windigo dans le top 3/4 est un très bon résultat. On a su aller à fond au moment où c’était le plus important et sans entraînement, je suis fier de mes coéquipiers. Que faut-il faire pour franchir la prochaine étape personnellement ou pour ton équipe ? Le passage en MDL va nous donner accès à de meilleurs groupes et de nouveaux contacts pour nos entraînements ainsi qu’à des nouvelles compétitions, on va de nouveau faire un pas en avant et acquérir de l’expérience. Pour ce faire, le plus important est d’établir un climat favorable dans l’équipe. Nous sommes actuellement en train de nous réorganiser et de nous renouveler un peu pour la saison à venir. Le plus important, c’est d’avoir une bonne mentalité et de jouer chaque match en allant chercher la victoire mais aussi en cherchant à apprendre de l’adversaire et de ses erreurs. Parlons un peu de ton rôle au sein d’Asterion. Tu as un rôle assez complexe, celui de main AWP. Pourquoi as-tu choisi d'être à ce rôle ? Comment fonctionne-t-il et en quoi est-il plus complexe que d'autres rôles ? Il est vrai à la base que je ne suis pas du tout main AWP et je peux d’ailleurs tout à fait jouer dans d’autres rôles. La raison pour laquelle je suis main AWP dans mon équipe actuelle est que cela me permet d’avoir la main mise sur le plan de jeu. La plupart du temps, le jeu en terro s’organise autour d’un trio dont l’AWP est le pilier, il peut soit chercher une ouverture, soit permettre aux entry d’éviter de se faire trade lorsqu’ils entrent sur un site en tenant des lignes importantes qui vont faire une énorme différence sur le round. Dans tous les cas, l’AWP est un élément central qui va débloquer certaines situations pour tes mates et qui implique de prendre des reponsabilités. À l’époque, je ne connaissais pas de joueur AWP qui avait vraiment conscience de cette importance pour le bon déroulement du plan de jeu, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’assumer ce rôle, et j’y ai pris goût ! Mon équipe avait besoin de ça et j’ai rempli ce besoin. Pourquoi le pseudo de Fearoth ? Fearoth est le nom très peu connu d’un Dread Lord sur Warcraft 3, ça fait plus de 10 ans que j’ai ce pseudo et il me tient à cœur. Qui est pour toi ton modèle sur CS:GO ? J’adore regarder, étudier, et m’inspirer de NiKo de chez FaZe pour tout ce qui concerne le jeu, son parcours avec celui de rain, que je suis depuis très longtemps, est exemplaire. Je passe beaucoup de temps à étudier ce que font draken, kennyS et GuardiaN en ce qui concerne l’AWP et je m’inspire beaucoup de ce qu’ils font. Mais pour son leadership, son état d’esprit et l’énergie qu’il dégage, mon modèle reste shox sans aucun doute, c’est un joueur que j’admire beaucoup. Merci d'avoir répondu à toutes nos questions ! Nous te souhaitons bonne chance et bon courage pour la suite des aventures. Tu as le traditionnel mot de la fin. Merci à vous ! C’était génial de répondre à toutes ces questions. Je souhaite une très bonne année 2018 à toute la communauté et je tiens à remercier sincèrement tous ceux qui m’ont soutenu lors de cette saison et des playoffs, ça fait vraiment plaisir ! Je vais continuer sans relâche et représenter la France à mon échelle dans toutes les compétitions européennes auxquelles je vais participer. |
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Merci à Fearoth pour l'interview, vous pouvez le retrouver sur Twitter. Et pour en savoir plus sur la saison 27 de la Mountain Dew League, les participants et le classement, voilà la page Liquipedia de la compétition.