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DH Winter 2013 : La renaissance
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Alors que Valve et la DreamHack ont annoncé officiellement le septième Major de l'histoire de CS:GO qui se déroulera à Cluj, en Roumanie du 30 octobre au 1er novembre prochain, la rédaction vous propose de découvrir ou re-découvrir chaque semaine tout un pan de l'histoire de CS:GO avec une série d'articles rétrospectifs sur l'ensemble des Majors ayant rythmé la scène depuis maintenant deux belles années. Pour débuter, nous revenons sur la toute première compétition supportée par Valve : la DreamHack Winter 2013. Personne ne pouvait imaginer l'ampleur que prendrait alors ce FPS poussiéreux. | ||
D r e a m H a c k W i n t e r 2 0 1 3
Jönköping, Suède - 28, 29 et 30 novembre 2013
Le 14 août 2013, soit près d'un an après la sortie officielle de CS:GO, les développeurs s'apprêtaient à révolutionner une franchise vieille de plus d'une décennie. Comment me diriez-vous ? Et bien en suivant la mode tout simplement. Qu'est-ce que serait de nos jours un jeu multijoueur sans ses skins ? Alors que beaucoup considéraient l'apogée de Counter-Strike dépassée depuis longtemps, le FPS allait au contraire connaître ses plus belles heures. Un mois plus tard, la nouvelle tombait. 250 000 $ issus du commerce des caisses et clés eSports, allaient récompenser les meilleures équipes du monde lors de la DreamHack Winter de cette même année.
Valve et la DreamHack venaient en quelques minutes d'affoler les compteurs surpassant un record vieux de dix ans. En effet, le plus gros cashprize pour un seul tournoi de Counter-Strike était jusqu'alors la propriété de la CPL Summer 2003 et ses 200 000 $ de récompenses. A l'époque, Counter-Strike battait son plein tandis qu'avant l'été 2013, CS:GO grandissait paisiblement porté par la véritable "NiP Magic". Pour remettre les choses dans leur contexte, nous étions à deux doigts de sortir la bouteille de champagne lorsque le jeu avait dépassé la barre du million de joueurs uniques mensuels. Aujourd'hui, on approche des dix.
Pareil pour les prizepools moyens des lans internationales. Si courant 2013, une compétition était fière d'annoncer un cashprize à hauteur de 25 000 $, il est aujourd'hui quasiment impensable de voir les principales écuries se déplacer pour un tournoi aux dotations inférieures à 50 000 $. Et encore. Si le prizepool des Majors n'a cependant pas changé depuis deux ans, il est facile de comprendre à quel point ce premier Major à 250 000 $ représentait un rendez-vous incroyable et presque inespéré dans le calendrier des joueurs.
40m² de skill pur, un peu à l'étroit mais cela ne va pas durer
Le choix de la DreamHack Winter 2013 pour accueillir ce premier tournoi majeur de l'histoire était tout à fait symbolique. Ce festival n'est autre que le plus grand rassemblement de joueurs au monde. Le tout en Suède, le pays de référence sur Counter-Strike et véritable terre d'eSport. Si dans l'histoire, la DreamHack ne s'est imposée comme acteur prépondérant que très tardivement, elle a tout de suite fait confiance au dernier FPS de Valve dès sa sortie. La DreamHack Valencia 2012 restera ainsi gravée comme le tout premier tournoi international de l'ère Global Offensive tandis que la DreamHack Winter 2012 ayant offert plus de 40 000 $ à son tournoi allait rester jusqu'à l'édition 2013, la compétition CS:GO la mieux dotée jamais organisée.
Une juste et belle récompense de la part de Valve pour les dirigeants de la DreamHack. La communauté va rapidement comprendre à quel point les développeurs vont encadrer et impacter le tournoi en lui-même. C'est ainsi qu'une première polémique est survenue : l'ajout de la nouvelle version de Mirage en lieu et place de l'ancienne dans le mappool officiel composé de cinq cartes seulement. A l'époque, la nouvelle Mirage est loin de faire l'unanimité auprès des joueurs professionnels. Pour équilibrer la balance, Valve annonce également la possibilité de lier son compte Twitch.tv à son compte Steam afin de permettre aux téléspectateurs de "looter" des pack souvenirs contenant des stickers aux couleurs de la DreamHack. Un ajout qui va faire mouche.
Pas de Pick'Em Challenge, pas de stickers d'équipes, nous ne sommes qu'aux balbutiements des possibilités infinies pour se faire de l'argent du côté de la firme de Seattle.
Deux équipes sortent du lot durant l'automne 2013 et l'annonce de ce premier Major semble être une véritable aubaine pour leurs comptes en banque respectifs. D'un côté, Ninjas in Pyjamas, écurie d'ores et déjà mythique mais surtout toujours aussi stable. Si l'engouement autour de l'équipe légendaire a pris un coup d'aile suite à la fin de la célèbre série d'invincibilité en avril, les hommes de GeT_RiGhT restent les figures de proue du jeu. De l'autre, VeryGames dont le remplacement de kennyS par shox a permis à l'écurie française de prétendre logiquement à la place de numéro une mondial. Une place sur le trône que NiP a du mal à laisser s'échapper.
Les Suédois n'ont plus gagné de titre depuis la DreamHack Bucarest de septembre remportée haut la main face à leurs compatriotes de Lemondogs et futurs SK Gaming. Une période de disette inhabituelle dont ils ont été contraints d'appréhender les effets devant des milliers de téléspectateurs suivant leurs aventures pré-DH Winter retranscrites dans une véritable série télévisée et diffusée en Suède. En face de ces stars du petit écran, leurs rivaux de toujours. Ex6TenZ et VeryGames sont sur une dynamique impressionnante avec un doublé en EMS RaidCall One, une victoire en Starladder, une seconde place à l'ESWC et une victoire aux MSI Beat IT, seulement quelques heures avant le grand rendez-vous de Jönköping.
Jamais une confrontation entre Ninjas in Pyjamas et VeryGames n'a été aussi attendue. Naturellement, grandes étaient les chances pour qu'elle ait lieu en grande finale. Mais la donne sera finalement bien différente. La faute principalement à une équipe : compLexity. Les Américains emmenés par sgares et n0thing parviendront à surprendre les Français en poule leur volant ainsi la tête de série en phase finale. Une défaite qui aura toute son importance puisque les chemins des deux meilleures équipes du monde se croiseront non pas en grande finale mais bien à ses portes, en demies !
Le match à retenir | |||||
compLexity vs. VeryGames | |||||
Dans tous les sports et par conséquent tous les "eSports", des questions se sont souvent soulevées à posteriori essayant d'imaginer ce qu'aurait été le scénario si... Ce match de poule entre VG et coL en est un parfait exemple. Que se serait-il passé si VeryGames l'avait emporté ? Aurions-nous eu droit à une grande finale de rêve ? Le fil du match en lui-même est totalement dingue et digne de son importance et de son futur impact sur la suite de la compétition. Les deux derniers rounds sont magistraux notamment la conclusion qui reste encore aujourd'hui comme l'un des plus grands instants de gloire de la scène nord-américaine sur CS:GO. Cette confrontation est un régal pour tous les passionnés de beau jeu. Interview de sgares post-match. |
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Si NiP a concédé une carte face aux très prometteurs LGB eSports où évoluent de certains KRiMZ et olofmeister, ce sont bien les "VéGé" qui sont passés près de la contre-performance en quarts face aux Copenhagen Wolves, leurs anciens rivaux danois de l'époque Source. L'issue de cette magnifique rencontre s'est décidée dans les derniers rounds de la troisième carte créant chez les Franco-Belges, une rare émotion.
Hormis pour les quelques matchs de NiP, le public n'a pas réellement répondu présent devant l'écran géant et les quelques dizaines de chaises installées conjointement au carré joueurs. Aux alentours de 15h, alors qu'en Suède la nuit commence déjà à envelopper les alentours du magnifique lac bordant les immenses halles de la ville, ce sont des centaines de personnes qui viennent assister à cette finale avant l'heure. Personne n'est dupe. Le vainqueur de cette demie prendra une belle option sur ce trophée historique et les 100 000 $ qui vont avec.
C'est donc pour la première fois avec une ambiance de folie que ce classico commence. Loin de subir quelconque pression, les Franco-Belges réussiront un début de match parfait avant de craquer dans les derniers rounds concédant Dust2, 13-16. Abattus ? Il en faut plus pour NBK et ses coéquipiers qui dérouleront sur Inferno. La situation va s'inverser sur l'ultime carte : Nuke, laissant d'ailleurs un goût amer dans la bouche des supporteurs français. Ninjas in Pyjamas remportera ainsi cette demi-finale prenant enfin sa revanche au meilleur des moments face à une équipe qu'elle n'avait plus vaincue depuis trois rencontres.
La déception est bel et bien là du côté des VeryGames dont le tag mythique faisait ici son avant-dernière apparition dans un tournoi international. A l'heure où nous écrivons ces lignes, ce résultat reste la meilleure performance en Majors pour les deux Belges de l'effectif : Ex6TenZ et ScreaM. Qui aurait pu croire à de tels desseins en cette fin d'année 2013 ?
Si Ninjas in Pyjamas se retrouve logiquement en finale, l'élimination de VeryGames a laissé le champ libre aux autres concurrents. A ce petit jeu, c'est une équipe montante qui s'illustre. Son nom ? Fnatic. Révélée sous le tag Epsilon grâce à une finale lors de la dernière DreamHack Summer, cette équipe s'est installée progressivement dans le gratin mondial avec un quart de finale à l'ESWC et une médaille d'argent aux MSI Beat It. Deux fois battue par VeryGames.
La semaine ayant précédé cette DreamHack Winter, les Fnatic ont surpris la communauté en annonçant un changement de taille puisqu'il concernait leur leader in-game. Exit MODDII dont le comportement n'était pas adéquat, bienvenue pronax. Un joueur bien connu de la scène 1.6 suédoise mais souvent snobé par les ténors. Ce petit joueur au sourire ravageur mais loin d'avoir le charisme des légendes scandinaves l'entourant dans ce milieu, va tout changer. Encore une chose dont il était impossible de prédire l'impact.
Les actions du tournoi | ||||
Maniac vs. Universal Soldiers Menés 3-12 face aux Polonais d'Universal Soldiers au changement de côté, les Recursive sont mal embarqués dans ce match décisif de la poule B. Positionné dans son bac à sable fétiche, Maniac va réaliser un ace sublime et permettra à lui tout seul de remporter le deuxième gunround. Une action de folie qui lancera Recursive dans ce qui restera comme la plus belle remontée du tournoi. Les Français se qualifieront pour les quarts sur le score de 16-13. Les larmes de joies sur le visage du joueur suisse témoigneront de l'intensité de ce match. |
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shox vs. n!faculty Tout juste battus par compLexity, les VeryGames se doivent de se relancer et se qualifier en battant les dangereux Danois de n!faculty. Celui qui est considéré comme le meilleur joueur du monde à l'époque va effectuer un 1vs3 d'une rapidité édifiante. Telle une véritable tourelle sur son bombesite, shox fera un tour sur lui-même tuant ses trois ennemis. La légende dit que la dernière victime prend toujours des aspirines... |
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Olofmeister vs. Ninjas in Pyjamas Les surprenants LGB eSports se sont révélés lors de cette DH Winter éliminant notamment les Français de Clan-Mystik en poule. Opposés aux NiP en quarts de finale, ils seront l'auteur d'un petit séisme en remportant la première carte suite à une superbe remontée. La légende en devenir, Olofmeister, en sera l'un des grands artisans notamment grâce à ce spray sorti de nulle part et accrochant trois têtes adverses. Alors quand cette action intervient à 15-14 contre la meilleure équipe du monde, elle reste gravée. Les dizaines de personnes présentes derrière lui en ont encore des étoiles dans les yeux. |
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Et en effet, Fnatic semblait très en forme à Jönköping. Expéditifs en poule, ils n'ont flanché qu'une fois face aux Gaulois accrocheurs de chez Recursive en quarts. Malgré une facile victoire sur compLexity pour s'adjuger leur place en grande finale, les coéquipiers de flusha partaient incontestablement outsiders dans cet ultime match. Une rencontre avec le boss final délocalisée dans le grand amphithéâtre, la DreamArena, avoisinant les halls joueurs.
Je me souviens avoir vu cette longue file d'attente devant l'amphithéâtre et avoir alors pensé : "ouaaaiii, juste un nouveau match de LoL". Non, ils faisaient la queue pour NiP vs. Fnatic. C'était hallucinant. Semmler, commentateur et host durant la DH Winter 2013 |
C'est donc sur la grande scène et devant une audience pleine à craquer, car Ninjas in Pyjamas, que cette grande finale à l'affiche pour le moins surprenante débute. Une opposition de style. D'abord chez les coachs où deux légendes croisent le fer avec d'un côté cArn chez Fnatic et de l'autre HeatoN chez Ninjas in Pyjamas. C'est aussi un duel entre deux générations. La vieille école NiP affronte la nouvelle vague Fnatic. Mais dès les premiers rounds, le public comprend bien que la vieille école a une longueur d'avance incontestable.
GeT_RiGhT et ses compères déroulent sur Dust2 au rythme des applaudissements de leurs nombreux fans. Pourtant, c'est un silence de plomb qui va glacer le sang de tous les amoureux de Counter-Strike de l'époque. Dos au mur au changement de côté, les Fnatic emmenés par un flusha sont en train de réaliser l'impensable. Ils remontent frag après frag, round après round. 14-14 puis 14-15. Les NiP craquent totalement et concèdent ce dernier round après avoir mené 12-03.
Le public du DreamArena n'en revient pas. Il faut dire que tout le monde est sous le choc et se regarde dans les yeux dans l'espoir de trouver des explications chez son voisin. Dès lors tout semblera possible dans ce match qui n'aura été ennuyeux qu'un side. Même quand les NiP remporteront une nouvelle fois leur side 11-4 sur Inferno, la vigilance restera de mise. Cette fois-ci à bon égard puisque les numéros un mondiaux l'emporteront facilement forçant une troisième et dernière carte : Train.
La machine NiP est lancée mais va rapidement s'exploser contre un mur. Alors qu'on aurait pu penser les Fnatic essoufflés après leur exploit de la première carte, ces derniers vont assommer leurs adversaires, leurs fans et les 150 000 personnes ébahies devant les streams officiels. Fnatic crée l'exploit avec la manière. 16-02. L'offense aux - jusque-là - rois du monde de CS:GO s'illustre parfaitement quand un devilwalk euphorique s'avance sur le devant de la scène et... baisse son pantalon. N'y voyez pas là du trashtalk pur et dur, il s'agissait selon ses dires d'un pari mais l'image reste forte.
L'équipe de tous les records tombe mais se relèvera vite dans les jours qui suivront. Quant aux Fnatic dont le sniper JW est désigné comme le MVP du tournoi, les critiques ne vont pas tarder à fuser. Beaucoup voient dans cette performance mémorable et à jamais gravée dans l'histoire du jeu, un coup d'un soir. Fnatic aurait encore tout à prouver selon eux. L'interrogation portant surtout sur la définition que chacun aime donner au terme "fluke" ou "coup de chance" selon Google.
Le trio JW, flusha, pronax vient tout juste de remporter son premier titre international. Et vu qu'ils n'aiment pas faire les choses à moitié, un Major leur semblait une bonne option pour ouvrir leur palmarès.
Dès lors, toutes les grandes finales se jouant sur une grande scène à travers le monde, se dérouleront à guichet fermé. Nombre de joueurs, de téléspectateurs, les statistiques explosent suite à l'événement. Les experts sont unanimes, le genre FPS est de retour dans le business grâce à son plus fidèle représentant. Telle la prise de Constantinople, la DreamHack Winter 2013 marquera le début de la Renaissance de Counter-Strike.
Le meilleur reste encore à venir et les EMS One Katowice 2014 pointent déjà le bout de leur nez. Au prochain épisode.
Le classement de la DreamHack Winter 2013
Fnatic (Devilwalk, pronax, schneider, JW, flusha) : 100 000 $ |
Mise en page : Solak
Bannières : CEROGRIM
Photos : HLTV.org, DreamHack
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